Ce dossier thématique penche sur la question des marchés locaux et régionaux du travail, transfrontalier ou non et à travers des exemples quantitatifs pluridisciplinaires concernant les déterminants enjeux et impacts de ces mobilités particulières, en fonction de différentes unités d’analyse et/ou périodes temporelles.
De cette façon, différentes comparaisons sont appliquées sur différents marchés afin de comprendre en quoi les frontaliers se distinguent des non-frontaliers (voire des migrants) au sein des différentes aires géographiques des marchés du travail locaux et régionaux. Dans le but de répondre à ces différentes questions, quatre articles sont sélectionnés pour pouvoir apporter quelques éléments de réponse.
This article focuses on a crucial but neglected aspect of borders in Europe’s changing borders: the role of citizens in envisioning, constructing, maintaining and erasing borders. Borderwork is very much the business of citizens, of ordinary people. They are the one involved in constructing, experiencing and contesting them throughout Europe on any spatial scale from the geopolitical to the local. Our everyday life is subject to securisation. From checkpoints outside supermarkets, the use of credit cards while shopping, we face different kinds of borders.
Ces dernières années, le travail frontalier est devenu un phénomène social, économique et humain majeur pour plusieurs pays. En analysant le cas des travailleurs frontaliers en Lorraine – une région qui a connu une forte progression de travailleurs frontaliers dans le passé –, la question principale que se posent les auteurs de ce chapitre est : « comment la frontière agit-elle sur les différentes composantes qui structurent les rapports à l’emploi et au travail frontalier (salaire, protection sociale, mobilité, qualification, etc.) ? » (p. 125) Après une présentation des éléments de problématique et de méthodologie qu’une telle analyse évoque, le développement des flux de travailleurs frontaliers en Grande Région est présenté. La partie principale est dédiée à une analyse des dimensions spatiales, institutionnelles, et socio-économiques de la relation d’emploi et de travail frontalier.
Les frontières entre disciplines, matières, domaines de connaissances et de savoir spécialisés se trouvent au centre de ce texte. L’auteure adresse les différences entre la recherche transfrontalière et intégrative au moyen du terme Grenzarbeit (travail de démarcation). Différentes méthodes du travail de démarcation sont présentées, comme la recherche de profils et d’identités professionnels, le travail de terminologie et le travail de démarcation avec des variables, des indicateurs et des valeurs seuils.
Le travail frontalier a un impact indéniable sur le développement des territoires de part et d’autre de la frontière. Avec un regard sur les villages et villes lorrains, où un grand nombre de travailleurs frontaliers vers le Luxembourg résident, cet article résume les impacts ainsi que les réponses politiques liées à la hausse constante du nombre de travailleurs frontaliers. Après une présentation de l’évolution du nombre de travailleurs frontaliers en Lorraine, la prise en compte de l’impact de cette évolution sur le développement territorial dans les politiques locales, intercommunales, régionales, nationales et européennes est résumée. L’amélioration de l’accessibilité des territoires, la hausse de la construction des logements, le développement des services et équipements ainsi que des aides financières et fiscales sont discutés sous le titre de dynamiques locales. Force est de constater que les retombés sont inégales suivant le territoire et que d’importantes disparités se crées. Des réflexions sur les perspectives de développement sont proposées.
Au sein de la Grande Région Saar-Lor-Lux, le développement du travail frontalier s’est accompagné d’une diversification de ses formes, comme l’intérim transfrontalier. Les entreprises de travail temporaire se sont imposées comme de nouveaux intermédiaires de l’emploi au sein de cet espace transfrontalier, favorisant le développement de formes particulières d’emploi et tirant avantage des différences de législations sociales et fiscales entre pays tout en contribuant à la sélection de la main-d’œuvre frontalière. Les intérimaires détachés sont relativement bien formés, bien qualifiés et surtout fidélisés par les agences d’intérim. Tout en étant un instrument classique de flexibilité de la main-d’œuvre tout en permettant de recourir à des qualifications absentes sur le territoire, le détachement d’intérimaire constitue également un instrument de gestion des différentiels de coûts de la main-d’œuvre de part et d’autre des frontières. A grande échelle, ces pratiques de détachement transfrontalier risquent d’alimenter un processus de déterritorialisation des systèmes de règles nationales mettant en concurrence au sein de la GR les systèmes nationaux réglementaire dans les domaine notamment de la fiscalité et de la protection sociale.