Cet article examine l'émergence des frontières dans le contexte du développement urbain de Berlin (Allemagne) et de Budapest (Hongrie). Il conçoit les frontières urbaines comme des réalités sociales qui, dans certains cas, résultent de relations sociales et modifient les espaces urbains. Ces espaces délimités marquent une distinction spatiale et sociale et sont constamment (re)créés et (re)négociés. Les frontières urbaines contribuent à l'émergence d'un sentiment d'appartenance à un lieu et sont créées dans le cadre des processus d'aménagement des lieux, qui se réfèrent aux mécanismes de délimitation que sont l'attribution, l'appropriation et la représentation des lieux.
Les border studies ont gagné en importance au cours des dernières décennies et ont connu une poussée de développement notable. Cela se traduit par une institutionnalisation plus forte, une différenciation des intérêts de recherche et une réorientation conceptuelle axée sur des processus. Cependant, peu d'attention a été accordée jusqu'à présent aux questions concernant l'auto-compréhension (inter)disciplinaire, les fondements méthodologiques des border studies et les conséquences qui en découlent pour la recherche. Ce cahier thématique aborde ces desiderata et réunit des articles qui traitent de leurs fondements (inter)disciplinaires ainsi que de questions méthodologiques et pratiques. En outre, les auteurs donnent des renseignements fondés sur un domaine de travail disparate, révèlent des stratégies de recherche et présentent des systématisations sur le plan méthodologique.
L’objet du présent Cahier thématique n’est pas de se concentrer sur les individus (les travailleurs frontaliers) mais sur l’organisation des marchés du travail transfrontaliers. Le passage d’une perspective micro à une perspective macro permet de souligner la diversité des marchés du travail transfrontaliers (aux frontières françaises par exemple) et de mettre en lumière les nombreux éléments qui ont un effet sur l’offre et la demande. En tentant de comprendre le système complet qui se cache derrière les flux transfrontaliers, la question que nous abordons dans ce cahier thématique concerne l’organisation des marchés du travail transfrontaliers : le système est-il organisé de manière réellement transfrontalière ? ou bien est ce que les frontières empêchent un marché du travail transfrontalier véritablement intégré ?
Depuis désormais une décennie, les frontières de l'Europe sont de nouveau à l'ordre du jour politique. La recherche sur les frontières a réagi et innove en matière de réflexion et d'exploration des frontières. Ce livre retrace cette évolution en se concentrant sur une perspective qui s'intéresse aux réalités de la vie et qui se concentre sur l'expérience culturelle quotidienne des frontières. Les auteurs reconstruisent ces expériences dans le contexte de différentes formes de migration et de mobilité ainsi que dans des situations de contact linguistique. De cette manière, ils identifient empiriquement l'usage culturel quotidien ou les stratégies d'appropriation des frontières comme des expériences très différentes de la frontière. Les lecteurs de cet ouvrage auront un aperçu des développements actuels de la recherche sur les frontières et des réalités de vie en Europe, là où les frontières sont (rendues) pertinentes.
Le groupe de travail „bordertextures” de l'UniGR-Center for Border Studies a été créé en 2015 afin de développer l'axe des sciences culturelles en border studies dans la Grande Région. Cette orientation de la recherche se concentre sur la dimension symbolique et sociale des frontières qu'elle analyse à la fois sous l'angle de vue de la culture populaire que sous celui de la culture savante et de la culture quotidienne. À cet effet le groupe de travail a développé l'approche des „bordertextures“ qui prend en compte, en tant que méthodologie et heuristique, les pratiques et les dicours constitutifs des frontières ainsi que les acteurs, les médias, les matérialisations, les effets, les lieux et leurs interactions complexes. L'approche constitue un instrument d'analyse et de réflexion qui aide à comprendre les modes de fonctionnement et les effets sociaux et culturels relatifs aux (dé)stabilisations de frontières.
Dans le cadre de l’aménagement du territoire, il s‘agit de renforcer le rôle des lieux centraux de niveau supérieur en tant que pôles d’approvisionnement et points d’interconnexion du transport en commun de proximité, de consolider les centres de base afin d’assurer ainsi l’approvisionnement de base des résidents de la zone locale et de garantir à la population une couverture stable en services d’intérêt général et des chances égales pour accéder à ces derniers. Les principes sur lesquels le ROP est fondé sont la durabilité, l’équivalence et l’égalité entre les genres. Parmi les instruments d’aménagement du territoire figurent les lieux centraux (concentration du potentiel de développement et intensification des échanges de services entre les lieux centraux de différents niveaux et leurs zones d’influence), l’identification de fonctions, des valeurs seuils, des réseaux fonctionnels, des zones prioritaires, des zones de réserve, des corridors verts régionaux ainsi que des coulées vertes. De plus, il y est question de la mobilité et de l’environnement (et en l‘occurence notamment de la protection de l’espace ouvert et du climat).
L'article présente les développements très différents du phénomène dans les régions qui constituent la Grande Région, mais aussi les points communs qui les unissent (comme par exemple les migrations de travailleurs qui se sont installés dans la Grande Région dans les années 1960/1970, les "(Spät-)Aussiedler" (citoyens de souche allemande en provenance de l'ancienne Union Soviétique) en Allemagne ou encore les membres de l'armée américaine en Rhénanie-Palatinat). L'article explore en détail chacune des régions constituantes de la Grande Région en se penchant sur leurs particularités et en analysant les raisons inhérentes à la migration. Le développement des régions constituantes est également étudié dans le contexte des évolutions historiques et économiques, dans celui de la suppression des frontières, liée aux accords de Schengen et entraînant une facilitation de la migration transfrontalière (par exemple le phénomène des frontaliers atypiques) au sein de la Grande Région. Le texte s'intéresse aussi aux différentes approches d'intégration.
Le réseau TEIN, piloté par l’Euro-Institut à Strasbourg a pour vocation de contribuer au processus d’intégration européenne en agissant au niveau de la formation des acteurs impliqués dans les projets transfrontaliers. Il rassemble différents organismes de recherche et de formation issus de plus de 10 pays de l’Union Européenne. Ces activités se concentrent sur le partage de bonne pratiques et connaissances sur le transfrontalier ainsi que sur la réalisation et la diffusion d’outils pédagogiques à l’attention des praticiens du transfrontalier.
Le QuattroPole est un réseau de Villes dans la Grande Région, réparties sur 3 pays et qui cumulent 530.000 habitants. Le nom de ce réseau révèle les ambitions métropolitaines de ce partenariat. L’objectif est d’une part de positionner cette agglomération assez étendue sur l’échiquier des principaux pôles métropolitains européens et d’autre part de sensibiliser les acteurs et citoyens de l’avenir commun de ces villes géographiquement si proches.
Le contrôle et la fermeture des frontières est un moyen historique utilisé pour lutter contre les épidémies. C’est un moyen qui peut être mis en œuvre sur simple autorité des états mais dont l’efficacité n’a pas encore été largement validée de manière scientifique. En 2020, de nombreux pays ont ainsi réagi pour lutter contre l’épidémie de COVID-19., cela avant même de mettre en place des politiques de luttes intérieures. Dans ces pays, cette réactivité est liée aux politiques antérieures qui s’appuyaient sur le renforcement des frontières pour renforcer le sentiment de sécurité et d’appartenance. Cette tendance est par contre antithétique avec la mise en place d’une politique de santé publique efficace.