Borderscapes

auteur(s)
Abstract
Français
Borderscapes

L’article se penche sur la conception largement répandue des ‘borderscapes’ dans la recherche sur les frontières et présente les fondamentaux de l’approche. À cet effet, les utilisations de ce terme émergent et les conceptions qu’il implique sont tout d’abord développées. Sur cette base, les ‘borderscapes’ sont systématisés comme une formation relationnelle, diffusée, épisodique, en perspective et contestée, liée aux frontières nationales. En partant de ces constats, nous montrerons dans quelle mesure les ‘borderscapes’ rompent avec l’idée ‘traditionnelle’ de frontière en tant que binarité (territoriale) et portent un concept alternatif de frontière : La frontière est ici intégrée à un grand nombre de processus sociétaux modifiables et malléables, interconnectés entre eux de manière trans-scalaire et controversée et qui, dans leur interaction complexe, établissent ou (dé)stabilisent des frontières. L’approche de ‘borderscapes’ transforme donc les frontières en paysages de leurs efficacités et négociations multiples, qui peuvent avoir lieu aux ‘bords territoriaux’, mais qui ne doivent pas obligatoirement y être localisés. L’approche représente ainsi une proposition analytique qui échappe au « territorial trap » (litt. « piège territorial ») (Agnew, 1994), sensibilise à la complexité des frontières et considère ces-dernières également comme des ressources. Malgré les efforts déployés pour définir l’approche ‘borderscapes’ de manière plus précise, l’approche reste floue. Les fondamentaux exposés définissent plutôt un cadre théorique et conceptuel, dans lequel évoluent des chercheur.e.s sur les frontières sensibles à la complexité et qui laisse la place à des appropriations spécifiques. Celles-ci sont enfin présentées à l’aide d’exemples issus des études culturelles des frontières et nous discuterons le degré d’ouverture conceptuelle de l’approche, qui se manifeste particulièrement dans des ambiguïtés méthod(olog)iques.

Anglais
Borderscapes

The article examines the understanding of ‘borderscapes’ that is widespread in Border Studies, and lays out the basic features of the approach. To do so, the uses of the emerging term and its implied understandings will first be presented. On this basis, ‘borderscapes’ is systematized as a relational, diffused, episodic, perspectival, and contested formation that is related to national borders. The article will also show the extent to which ‘borderscapes’ breaks with the ‘traditional’ idea of border as a (territorial) binary and will strengthen an alternative concept of border: border is embedded here in a multitude of social processes that can be changed and shaped, relate to one another in a transscalar and contested manner, and, in their complex interplay, produce effects that establish or (de)stabilize national borders. ‘Borderscapes’ transfers borders into the landscapes of their multiple effects and negotiations, which certainly can take place on ‘territorial edges’, but do not necessarily have to be located there. The approach thus makes an analytical offer that escapes the “territorial trap” (Agnew, 1994), creates sensitivity for the complexity of borders and also regards them as resources. Despite efforts to outline ‘borderscapes’ more definitely, the approach cannot be clearly defined. Rather, the principles outlined lay out a theoretical-conceptual framework in which complexity-sensitive Border Studies researchers move and in which room for specific appropriations is left. These principles will then be presented using examples from cultural border studies, moreover the conceptual openness of the approach, which is particularly reflected in method(olog)ical ambiguities, will be discussed.

Allemand
Borderscapes

Der Beitrag arbeitet das in der Grenzforschung weit verbreitete Verständnis von ‚borderscapes‘ heraus und gibt den Ansatz in seinen Grundzügen wieder. Dazu werden zunächst die Verwendungen des aufkommenden Begriffs und die damit implizierten Verständnisse dargelegt. Darauf aufbauend wird ‚borderscapes’ als relationale, diffundierte, episodische, perspektivische und umkämpfte Formation systematisiert, die mit nationalen Grenzen in Beziehung steht. Darüber wird gezeigt, inwiefern ‚borderscapes‘ mit der ‚traditionellen‘ Idee von Grenze als (territoriale) Binarität bricht und einen alternativen Grenzbegriff stark macht: Grenze wird hier in eine Vielzahl gesellschaftlicher Prozesse eingelagert, die wandelbar und gestaltbar sind, sich transskalar und in umkämpfter Weise aufeinander beziehen und in ihrem komplexen Zusammenspiel Effekte der Einsetzung oder (De-)Stabilisierung von nationalen Grenzen hervorbringen. ‚Borderscapes‘ überführt Grenzen also in die Landschaften ihrer multiplen Wirksamkeiten und Aushandlungen, die durchaus an ‚territorialen Rändern‘ stattfinden können, aber nicht zwangsläufig dort verortet sein müssen. Damit macht der Ansatz ein analytisches Angebot, das der „territorial trap“ (Agnew, 1994) entkommt, für die Komplexität von Grenzen sensibilisiert und diese außerdem als Ressourcen betrachtet. Trotz der Bemühung ‚borderscapes‘ näher zu umreißen, kann der Ansatz nicht eindeutig bestimmt werden. Die dargelegten Grundzüge stecken vielmehr einen theoretisch-konzeptionellen Rahmen ab, in dem sich komplexitätssensible Grenzforscher*innen bewegen und der Spielräume für spezifische Aneignungen lässt. Solche werden abschließend anhand von Beispielen der kulturwissenschaftlichen Grenzforschung vorgestellt und die konzeptionelle Offenheit des Ansatzes, die sich besonders in method(olog)ischen Mehrdeutigkeiten widerspiegelt, besprochen.

Article
axe de recherche
Théories - Concepts - Méthodes

Borderscapes

1. Introduction

Les ‘borderscapes’ en tant qu’approche, ce qui inclut des aspects conceptuels et méthodologiques, s’inscrivent dans la continuité du « bordering turn » (Cooper, 2020, p. 17), qui s’est produit au cours de la renaissance des frontières et des impulsions scientifiques des années 2010 qui l’ont accompagné. Malgré une définition confuse et une certaine ouverture conceptuelle, l’approche de ‘borderscapes’ est fréquente dans les études géopolitiques et culturelles des frontières, à tel point que l’on pourrait avoir l’impression que « speaking about borderscapes is almost a fashion » (dell’Agnese et Amilhat-Szary, 2015, p. 5). Cela sous-entend déjà que l’approche est largement répandue. Les débats ou les réflexions critiques concernant son opérationnalisation restent cependant une exception. Outre ces critiques, il faut souligner un certain nombre de points forts de cette approche, qui ont largement imposé une conception différenciée des frontières dans la recherche sur les frontières. La conception des frontières dans les ‘borderscapes’, qui est implicite pour des raisons didactiques, rejoint le « complexity shift » (Wille, 2021) en tant que tendance encore récente dans la recherche sur les frontières. Cela inclut les préoccupations des chercheurs sur les frontières, de ne plus considérer les frontières « uniquement » comme les effets de processus de frontiérisation « gérable » (Van Houtum/Van Naerssen, 2002) ou comme des « lines in the sand » incontestées (Parker/Vaughan-Williams 2009), mais bien plus d’examiner les frontières en tant qu’ensembles puissants d’acteurs multiples, de scènes sociales, d’(im)matérialités, de multilocalités, de multivalences ou de temporalités. Cette perspective plus complexe, qui conçoit la frontière comme une formation efficace (et non pas existante en dehors d’une telle formation) et qui s’intéresse à ce mode de fonctionnement, implique également l’approche des ‘borderscapes’. Elle compare les frontières avec des formations trans-scalaires d’éléments, dont l’interaction complexe fait émerger des frontières : « The borderscape is not purely an external effect of the border, but an assemblage in which bordering takes place. » (Schimanski, 2015, p. 40)

L’idée de la formation qui représente ici la frontière est exprimée dans les nombreuses reformulations, qui tentent d’expliquer les ‘borderscapes’ : « panoramas », « contexts » (Scott, 2020a, p. 151), « zone » (Rajaram et Grundy-Warr, 2007, p. xxx), « spaces » (Brambilla, 2015, p. 18), « fluid field » (Brambilla, 2015, p. 26), « sites of struggle » (Brambilla et Jones, 2019) ou « horizon » (Stojanovic, 2018, p. 147). Les reformulations vont des conceptions statiques aux conceptions dynamiques, mais aussi des conceptions abstraites aux conceptions concrètes et sont pour la plupart liées à l’espace. L’éventail d’interprétations fait référence aux différentes interprétations de l’approche dans la recherche sur les frontières, qui, elle-même, est considérée comme un « interdisciplinary borderland » (Cooper, 2020, p. 18). Cet article se rend dans ce ‘borderland’ pour reconstruire les fondamentaux de l’approche, à la lumière de son « irresistible vagueness » (Krichker, 2019, p. 2) et de sa « polysemicity » (Brambilla, 2015, p. 20). À cet effet, nous examinons d’abord les utilisations de ‘borderscapes’ à partir du passage au nouveau millénaire et les conceptions de ce terme qu’elles impliquent. La conception particulièrement répandue de ‘borderscapes’ est ensuite représentée par la « frontière en tant que paysage » et liée à ‘borderscapes’ en tant qu’approche de la recherche sur les frontières axée sur la complexité. À cette fin, les ‘borderscapes’ sont systématisés, principalement à l’aide des travaux de l’anthropologue Chiara Brambilla, en tant que formation relationnelle, diffusée, épisodique, en perspective et contestée, liée à une ou plusieurs frontières nationales. Enfin, nous présenterons les appropriations possibles de l’approche à l’aide d’exemples issus des études culturelles des frontières, et discuterons l’ouverture conceptuelle de ‘borderscapes’, qui se manifeste particulièrement dans des ambiguïtés méthod(olog)iques.

2. Utilisations du terme

Le terme ‘borderscapes’ a été façonné par les artistes Guillermo Gómez-Peña et Roberto Sifuentes, lorsqu’ils ont présenté la performance Borderscape 2000: Kitsch, Violence, and Shamanism at the End of the Century (1999) il y a vingt ans au Magic Theater (San Francisco) (dell’Agnese et Amilhat Szary, 2005, p. 4 et suiv.). Après le passage au nouveau millénaire, le terme est aussi présent dans le débat scientifique, bien que tout d’abord de manière sporadique : dans l’essai Borderscapes, the Influence of National Borders on European Spatial Planning d’Arjan Harbers (2003), dans le chapitre Boundaries in the Landscape and in the City de Gabi Dolff-Bonekämper et Marieke Kuipers (2004), dans l’exposé Bollywood’s Borderscapes d’Elena dell’Agnese (2005) lors d’une conférence de l’American Association of Geographers ou enfin dans le livre Stories of the ‘Boring Border‘: The Dutch-German Borderscape in People’s Minds d’Anke Strüver (2005).

Illustration 1 : Fréquence de la mention du terme ‘borderscapes’ par année (1990-2019) dans le corpus de texte en anglais de Google Books ; source : Google Books, https://books.google.com/ngrams (consulté le 7 juillet 2019).
Illustration 1 : Fréquence de la mention du terme ‘borderscapes’ par année (1990-2019) dans le corpus de texte en anglais de Google Books ; source : Google Books, https://books.google.com/ngrams (consulté le 7 juillet 2019).

 

Après le milieu des années 2000, le terme ‘borderscapes’ est de plus en plus répandu dans le débat scientifique. La publication du livre Borderscapes: Hidden Geographies and Politics at Territory’s Edge par le socio-anthropologue Prem Kumar Rajaram et le géographe Carl Grundy-Warr (2007), ainsi qu’une série de conférences dans le cadre de l’International Geographical Union y ont fortement contribué : « Borderscapes : Spaces in Conflicts/Symbolic Places/Networks of Peace » (Trento, 2006), « Borderscapes II : Another Brick in the Wall ? » (Trapani, 2009) et « Borderscapes III » (Trieste, 2012). Dans les années 2010, le terme commence à gagner en popularité, probablement à la suite du projet de recherche « EUBORDERSCAPES – Bordering, Political Landscapes and Social Arenas: Potentials and Challenges of Evolving Border Concepts in a post-Cold War World » (Euborderscapes, 2016). Le projet multidisciplinaire (2012-2016) avec 22 partenaires venant de 17 pays, financé par le 7e programme-cadre de recherche européen, a généré un grand nombre d’impulsions intellectuelles et de publications scientifiques qui ont profilé le terme comme une approche de la recherche sur les frontières axée sur la complexité. Le recueil Borderscaping: Imaginations and Practices of Border Making (Brambilla et Laine et al., 2015), parmi d’autres, en fait partie.

L’aperçu du mot composé de « border » et « landscapes » reflète son utilisation prédominante au pluriel, sa popularité relativement récente et son utilisation dans différents domaines scientifiques. Plusieurs conceptions du terme, qui apparaissent de manière plus ou moins réfléchies sur le plan théorique et conceptuel dans la recherche sur les frontières, y sont aussi associées (ci-dessous également dell’Agnese et Amilhat Szary, 2005) :

(1) Paysage à la frontière : L’essai de Harber (2003) est exemplaire pour comprendre les ‘borderscapes’ en tant que paysage à la frontière. Il conçoit les ‘borderscapes’ comme un paysage caractérisé ou influencé par la présence d’une frontière nationale : « [W]e shall describe the distortions borders bring to the built environment or nature as ‘border solidifications’, or borderscapes. » (Harbers, 2003, p. 143) Par conséquent, les ‘borderscapes’ désignent un espace physique situé sur ou le long d’une frontière nationale, dans lequel les discontinuités de la souveraineté nationale se matérialisent. Cette conception s’inscrit également dans le prolongement de certains travaux de géographie politique qui ont déjà thématisé le rôle de l’État en tant que « paysagiste » dans la première moitié du XXe siècle.

(2) Paysage à travers la frontière : Pour cette conception des ‘borderscapes’, il s’agit également de l’aménagement d’un espace physique en rapport avec des frontières nationales. Cependant, les auteures Dolff-Bonekämper et Kuipers (2004) ne demandent pas dans quelle mesure les discontinuités de la souveraineté nationale se matérialisent dans un paysage à la frontière, mais elles s’interrogent du rôle de la frontière dans le processus de l’aménagement d’un paysage. À cet effet, elles évoquent avec Julian Minghi et Dennis Rumley (1991) le développement territorial dans les régions frontalières et les discontinuités efficaces dans ce processus : compétences, style politique, processus décisionnels, etc. Les auteurs conçoivent donc les ‘borderscapes’ comme un paysage transfrontalier, qui apparaît par le biais de la frontière, c’est-à-dire à travers des négociations productives des discontinuités impliquées par la frontière nationale.

(3) La frontière en tant que paysage : Cette conception conçoit la frontière elle-même comme un paysage en constant changement et s’appuie, tout comme l’artiste de performance Guillermo Gómez-Peña (Kun, 2000), sur les « Scapes of Globalization » d’Arjun Appadurai (1996). Dans le cadre des débats des années 1990 sur la mondialisation, l’anthropologue utilise ce concept pour décrire le monde comme une formation transnationale de flux, de processus d’échanges et de chevauchements, qui représente un paysage mondial hybride et instable, contrairement à l’idée d’un monde organisé de manière statique et binaire. Le terme paysage est ici employé de manière métaphorique, pour décrire des interdépendances dynamiques et trans-scalaires qui peuvent être représentées de manière spatiale, mais pas dans la mosaïque de l’ordre national. Dans ce sens, les ‘borderscapes’, s’émancipent de l’espace sur ou le long de la « bord territoriale » et représentent eux-mêmes un espace mobile et relationnel :

In line with Appadurai’s reflection, the borderscapes concept brings the vitality of borders to our attention, revealing that the border is by no means a static line, but a mobile and relational space. […] Thus, the concept of borderscape enables a productive understanding of the processual, de-territorialised and dispersed nature of borders and their ensuing regimes and ensembles of practices. (Brambilla, 2015, p. 22)

Les conceptions des ‘borderscapes’ présentées ici s’appuient toutes sur un paysage, cependant avec différentes orientations. Ainsi, les deux premières notions se concentrent-elles sur un espace physique et territorial en tant que paysage, dont la position géographique sur, le long ou au-delà d’une frontière nationale est centrale et qui est aménagé par une instance externe, à chaque fois de manière différente. Pour la troisième conception du terme, l’idée du paysage terrestre-spatial est remplacée par celle d’un contexte d’interdépendance, dont l’aménagement n’émane d’aucune instance externe et dont la localisation géographique est moins importante. Le paysage, conçu ici comme multilocal, représente la frontière, à laquelle est attribuée une certaine force créatrice en tant que formation dynamique qui lui est propre. En conséquence, la signification performative de « landscape », qui vise une transformation ou un aménagement (shape) socioculturel, revêt une accentuation spécifique et parfois critique dans la conception de « frontière en tant que paysage » : « the notion of ‘scapes’ is part of a political project of ‘making’ that highlights the ways in which the borderscape affords particular sets of reproductive practices and shapes political subjectivities in a particular manner. » (Brambilla, 2015, p. 24) Les ‘borderscapes’ au sens de « frontière en tant paysage » divergent donc à plusieurs égards, des conceptions précédentes. Parallèlement, la « frontière en tant que paysage » est considérée comme la conception de ‘borderscapes’ la plus répandue dans la recherche actuelle sur les frontières (Krichker, 2019, p. 4), c’est pourquoi elle continue d’être approfondie.

3. Frontière comme paysage

La popularité de l’approche des ‘borderscapes’ relève sans doute du projet de recherche mentionné ci-dessus, qui porte un nom similaire. L’une des chercheuses et chercheurs sur les frontières participant, a fortement contribué à ce que les ‘borderscapes’ puissent évoluer à partir d’un terme émergent en une approche largement reçu au sein de la recherche sur les frontières axée sur la complexité : l’essai de Chiara Brambilla Exploring the Critical Potential of the Borderscape Concept (2015) ne propose certes pas de définition ou opérationnalisation exhaustive de l’approche, mais offre un grand nombre de perspectives théoriques et de réflexions conceptuelles, sur la façon dont les frontières peuvent être pensées et enfin examinées de manière complexe et critique. Dans l’essai, l’anthropologue veut présenter « a novel ontological outlook for the contemporary situation of globalisation and transnational flows where borders appear, disappear, and reappear with the same but different locations, forms and functions. » (Brambilla, 2015, p. 26) À cet effet, elle s’inscrit dans la continuité du courant encore récent à l’époque des Critical Border Studies (Parker/Vaughan-Williams et al. 2009 ; Parker/Vaughan-Williams 2012). Elle tente, par le biais d’approches alternatives qui sortent du modèle de pensée occidentale des binarités fixes et des frontières en tant que constructions instables dans l’espace et le temps, de se pencher sur des thèmes et des aspects que la recherche sur les frontières n’avait jusqu’alors presque pas abordés. Brambilla propose à cette fin une « processual ontology » (Brambilla 2015, p. 26) pour les frontières, qui reconnaît « that reality is evolving and constantly emerges and reemerges showing that being and becoming are not inseparable. » (Brambilla, 2015, p. 26)

Selon cette perspective, qui souligne le caractère factice social et le caractère non-figé des frontières, les pratiques de frontiérisation sont conçues comme des performances perpétuellement reproduites et dynamiques, intégrées dans des processus sociétaux ou qui s’expriment à travers ceux-ci. La focalisation sur les arènes sociétales des frontières est due à l’intérêt « to ‚humanise‘ borders » (Brambilla, 2015, p. 27), par lequel Brambilla souhaite obtenir un regard sur les représentations collectives, les expériences individuelles ou les efficacités des frontières et les rendre analysables : « […] focusing on how borders are embedded in the practice of the ordinary life and continuously emergent through the performative making and remaking of difference in everyday life. » (Brambilla, 2021a, p. 15). En outre, il s’agit d’un point de vue critique sur les frontières, qui se concentre sur la négociation dans la vie quotidienne de pratiques de frontiérisation éthiquement ou légalement légitimées d’une part et des pratiques de frontiérisation guidées par la résistance ou la subversion d’autre part (Brambilla, 2015, p. 20). Brambilla ne conçoit pas de tels processus de négociation au croisement des « hegemonic borderscapes » et des « counter-hegemonic borderscapes » uniquement comme des arènes sociétales, dans lesquelles des frontières s’articulent de manière particulièrement explicite. De tels « sites of struggle » (Brambilla, 2015, p. 29) mettent également en évidence des existences opprimées et des discours alternatifs, que l’approche souhaite rendre visibles. Dans ce contexte, Brambilla (2021a, p. 14) conçoit les ‘borderscapes’ « as shifting fields of claims, counter-claims and negotiations among various actors and historically contingent interests and processes. »

Avec ces explications, les fondamentaux des ‘borderscapes’ sont déjà exposés. Toutefois, la conception de « frontière comme paysage » soulève des questions supplémentaires, comme par exemple celle des composantes des ‘borderscapes’, de leurs liens, leurs références spatio-territoriales, et bien plus encore. Ces aspects de l’approche et d’autres sont, entre autres, abordés ci-après.

(1) Frontière comme formation relationnelle : En ce qui concerne les éléments qui composent les ‘borderscapes’, il n’existe aucun argument suffisant ou cohérent. Bien qu’il existe un consensus sur le fait que des éléments matériels et immatériels jouent un rôle pour les ‘borderscapes’, les caractéristiques qui les qualifient comme éléments des ‘borderscapes’ restent cependant indéterminées. Ainsi les affirmations sur les composantes des ‘borderscapes’, vont-elles de « all aspects of the bordering process » (Nyman et Schimanski, 2021, p. 5) jusqu’aux concrétisations d’un niveau d’abstraction très différent, en passant par « a broad range of the social processes around the borders » (Krichker, 2019, p. 5) ou « the various elements of bordering » (Bürkner, 2017, p. 86). Elles incluent les réglementations en matière de visa et d’entrée, les lois, la rhétorique politique, la littérature, l’art, les fonctionnaires, les connaissances, les institutions, les artefacts physiques, les discours, la surveillance, les barrières, les pratiques socioculturelles quotidiennes, etc. (Nyman et Schimanski, 2021 ; Bürkner, 2017 ; Laine, 2017 ; Brambilla, 2015). Quant à la question de savoir quels éléments constituent les « frontière comme paysage » semblent être une question à laquelle il faut répondre de manière empirique. Cette question peut être examinée pour savoir dans quelle mesure les éléments (im)matériels sont (rendus) empiriquement pertinents dans et à travers les ‘borderscapes’. En ce faisant, les relations (souvent en partie identifiées de manière inductive, en partie déterminées de manière déductive) semblent importantes, car elles indiquent qui ou quoi semble être pertinent dans les ‘borderscapes’ et fait ainsi partie de la formation.

Cependant, le rôle et les caractéristiques de cet établissement de liens restent également sous-déterminés, lorsque l’on se réfère uniquement de manière générale, sur le fait que les « borderscapes sont « a space [of] complex interactions » (Brambilla, 2015, p. 24), « a […] space connecting up all aspects of the bordering process » (Nyman et Schimanski, 2021, p. 5) ou une sorte de « meeting point of the various elements of bordering » (Bürkner, 2017, p. 86).

Des déterminations plus précises concernant les relations entre les composantes des ‘borderscapes’, peuvent être trouvées chez Scott (2017, p. 16) ou Laine (2017, p. 14), qui identifient une relation inclusive ou complémentaire, lorsque la « frontière comme paysage » associe à la fois des visions et des processus politiques, ainsi que des pratiques quotidiennes et des représentations. Rajaram/Grundy-Warr (2007, p. xxvi) spécifient davantage les relations, en considérant les tensions et les conflits comme un moment caractérisant les ‘borderscapes’ : « The borderscape is recognizable not in a physical location but tangentially in struggles. »

(2) Frontière comme formation diffusée : La question de la localisation des ‘borderscapes’ et de ses références spacio-territoriales apparaît dans le caractère factice social et dans la multiplicité. À cet effet, l’idée des arènes sociales, dans lesquelles des frontières apparaissent, est reprise : « the border becomes […] something camouflaged in a language and performance of culture, class, gender, and race […]. Such camouflage reproduces the border in the multiple localities and spatialities of state and society » (Rajaram et Grundy-Warr, 2007, p. x). Les arènes sociétales mentionnées, mais aussi beaucoup d’autres, représentent les processus sociaux multiples et dispersés dans l’espace, qui portent la signature des frontières. Les ‘borderscapes’ ou la formation de leurs arènes peuvent tout à fait « apparaître » à la ou le long d’une frontière nationale, mais leur localisation est principalement cernée par les efficacités ou les articulations sociales des frontières nationales, qui échappent cependant aux ordres nationaux. C’est à quoi renvoie également Schimanski (2015, p. 36), qui attribue aux ‘borderscapes’ « an inherent resistance to state demarcation » et mentionne des catégories d’ordres alternatives pour la localisation de la « frontière en tant que paysage » : « [T]he borderscape is not just a question of what happens on the border or in the immediate borderlands, but also of what happens at any spatial distance from it, at any scale, on any level, in any dimension. » Les ‘borderscapes’ ne se trouvent donc pas nécessairement ou même rarement dans les « bords territoriales » ; ils ne se laissent pas non plus intégrer facilement dans des catégories nationales ou autres catégories territoriales qui sont éventuellement mobilisées. Leur localisation reste un projet empirique, qui suit les efficacités sociales d’une ou plusieurs frontières nationales « into a multiplicity of fields and locations » (Rosello et Wolfe, 2017, p. 7) et qui peut ainsi déterminer une diffusion spatiale plus ou moins extensive de la formation examinée.

(3) Frontière comme formation épisodique : Les ‘borderscapes’ sont des formations hautement vivaces (Rajaram/Grundy-Warr, 2007, p. x), mobiles (Brambilla, 2015, p. 22), ainsi que continuellement reproduites (Brambilla, 2015, p. 26) et donc transitoires (Bürkner, 2017, p. 86). Leur caractère éphémère est spécifié ici comme épisodique et ce à double titre : les « frontières comme paysage » doivent être interprétées comme épisodiques tant dans leur diffusion spatiale que dans leur temporalité, car elles sont liées aux conditions sociales, culturelles, politiques et spatiales en constante évolution. Cela suggère que les ‘borderscapes’ pourraient uniquement être « capturés » empiriquement sous forme d’instantanés ; leurs ré-formations continuelles ouvrent cependant des perspectives diachroniques, qui aident, à leur tour, à comprendre le devenir des « frontières en tant que paysages » dans l’espace et le temps. Voici comment Brambilla (2015, p. 27) argumente également en critiquant des considérations ahistoriques répandues : « [T]he borderscapes concept enables us to understand that the time-space of borders is inherently unstable and infused with movement and change. Furthermore, the focus on borderscapes avoids the ahistorical bias, which besets much of the discourse on borders and globalisation. » Les ‘borderscapes’ représentent donc des liaisons spatio-temporelles en constante évolution, à travers lesquels les frontières apparaissent et qui produisent des espaces et des temporalités multiples de manière épisodique.

(4) Frontière comme formation en perspective : En fonction de la perspective adoptée, les « frontières comme paysage » se présentent différemment et déploient différentes significations. Cela signifie que les ‘borderscapes’ sont aussi une question de mise en perspective : « The border is a ‘perspectival’ construction […] as a set of relations that have never been given, but which vary in accordance with the point of view adopted in interpreting them. » Brambilla (2015, p. 22) se réfère ici au terme « scape » d’Appadurai (1996, p. 33). Ce-dernier explique, que scapes seraient « not objectively given relations that look the same from every angle of vision but, rather, that they are deeply perspectival constructs, inflected by the historical, linguistic, and political situatedness of different sorts of actors ». Les ‘borderscapes’ sont donc situés ce qui décrit Brambilla (2015, p. 25) en utilisant l’image du kaléidoscope. Cette métaphore est censée montrer, comment les nombreuses composantes et les relations complexes de la formation peuvent être considérées, comment leurs ré-formations peuvent être conçues de manière variable dans l’espace et le temps et combien de perspectives et ainsi de points d’accès analytiques se produisent sur la « frontière comme paysage ».
Le dernier aspect en particulier rejoint l’intention de Brambilla (2015, p. 27), « to ‘humanise’ borders », car la perspective kaléidoscopique permet d’analyser les frontières, afin de « taking into account not only the ‘big stories’ of the nation-state construction, but also the ‘small stories’ that come from experiencing the border in day-to-day life […] also considering their visible and hidden interactions. » (Brambilla, 2015, p. 25) Dans ce contexte, considérer les ‘borderscapes’ comme une formation en perspective représente à la fois une approche, qui exploite les multiples constellations avec leurs multivalences respectives de la frontière (Wille, 2021, p. 112), et qui rend ainsi visibles les existences opprimées.

(5) Frontière comme formation contestée : La perspective critique sur les frontières introduite ci-dessus qui se reflète dans la considération des ‘borderscapes’ en tant que formation en perspective est accentuée par Brambilla (2021a, p. 14) par la focalisation privilégiée sur les « borders’ conflicting multiplicity ». Ainsi, elle aborde l’interaction dynamique et conflictuelle des composantes des ‘borderscapes’, qui caractérise les frontières comme des formations contestées au sens de « site[s] of struggle » (Brambilla, 2015, p. 29). L’accent mis sur l’intersection entre « hegemonic borderscapes » et « counter-hegemonic borderscapes » est dû à une double préoccupation : Il s’agit d’une part, de dévoiler les techniques de marginalisation et d’invisibilisation et d’autre part, de renforcer une conception des frontières en tant que « engine[s] of social organisation and change » (Brambilla, 2015, p. 26) :

[It] means giving visibility back to stories of people on the move, of people who live in the borderlands, of ‘people who make opportunities, not violence, at the edges of the state’ […]. It means capturing the possibility of alternative border futures, through which people can effectively change the ‘terms of recognition’ within which they are generally trapped, opening up new political spaces of subjectivation and agency that disrupt the hold that borders […] have over people’s lives and move towards alternative forms of political arrangements, beyond the contours of present political categorisations. (Brambilla, 2021a, p. 16)

Considérer les frontières comme une formation contestée ne rend donc pas uniquement visibles les existences marginalisées ou les discours invisibilisés, elle présente également les frontières comme des espaces de possibilités et ainsi comme des ressources pour des « alternative border futures » (Brambilla, 2021a, p. 16), qui s’articulent (peuvent s’articuler) dans des ordres, des subjectivisations et des empouvoirements alternatifs.

Il faut contextualiser les explications données sur des ‘borderscapes’. Les principes fondamentaux et les aspects partiels de l’approche reposent ici avant tout sur les travaux de Brambilla, qui a présenté des réflexions théoriques et conceptuelles élaborées sur la « frontière comme paysage ». Bien que celles-ci ont été et continuent d’être largement reçues dans la recherche sur les frontières, cette approche, qui conçoit les frontières comme des formations relationnelles, diffusées, épisodiques, en perspective et contestées, est en aucun cas partagée de manière identique et pratiquée de façon conséquente. Il faut plutôt observer différentes appropriations des ‘borderscapes’, qui s’inscrivent plus ou moins dans les principes fondamentaux et mettent des accents spécifiques.

4. Appropriations

Les principes fondamentaux et aspects partiels de l’approche, qui ont été présentés, doivent être considérés comme un cadre théorique et conceptuel, dans lequel agissent des chercheurs sensibles à la complexité et qui laissent la place à des appropriations spécifiques en fonction des questions ou aspects pratiques de recherche. Krichker (2019, p. 1) note dans ce contexte : « Emerging ‘borderscape’ studies deal with a variety of divergent topics with their own distinct interpretation of the concept. » Deux de ces modes d’interprétation ou d’appropriation issues des études culturelles des frontières sont présentées ci-après à titre d’exemple, dans une perspective conceptuelle.

Dans son essai Border Aesthetics and Cultural Distancing in the Norwegian-Russian Borderscape, le spécialiste en littérature Johan Schimanski (2015) examine le rôle de l’art et de la littérature dans les (de)stabilisations de frontières. À cet effet, il utilise l’approche des ‘borderscapes’ et analyse l’exemple de la frontière russo-norvégienne. Il différencie de manière conséquente le « paysage à la frontière » et la « frontière comme paysage », qui, dans son exemple, se recoupent partiellement sur le plan empirique. La conception des ‘borderscapes’ de Schimanski est fondée sur l’idée d’un réseau complexe et diffus, maintenu par des stratégies rhétoriques, symboliques et discursives (contestées), qui renforce et renverse les logiques d’ordre territorial. Les ‘borderscapes’ sont en conséquence conçus comme « an ambivalent space of […] power and resistance » (Schimanski, 2015, p. 37), qui englobe tous les éléments impliqués dans les (de)stabilisations des frontières. Pour les définir plus en détails, l’auteur explique tout d’abord les développements historiques (culturels) de la région frontalière russo-norvégienne et le rôle de sa frontière au niveau mondial et national. En outre, il thématise le « technoscape of the border » (Schimanski, 2015, p. 40), qui se manifeste localement par des panneaux, des postes de contrôle, des barrières, etc., mais aussi par les « techniques de filtrage et de tri » mondialement standardisées à la frontière, dans les consulats et les ambassades. Ensuite, il présente le « mediascape of the border » (Schimanski, 2015, p. 40), qui inclut des cartes, des guides de voyage, des histoires, des expositions, des sites web, des reportages télévisés et des articles de journaux sur la région frontalière russo-norvégienne, ainsi que des médias issus du travail scientifique de terrain sur place ou des travaux artistiques, qui thématisent le principe d’ordre territorial et/ou qui ont été créés dans la région frontalière. Schimanski définit l’ensemble de ces composantes et leurs références mutuelles comme des ‘borderscapes’, bien que la sélection des composantes thématisées ne soit pas commentée.

Compte tenu de sa problématique, l’auteur examine en détail le rôle de l’art et de la littérature dans les ‘borderscapes’ : Les travaux artistiques ne doivent pas être interprétés comme des enregistrements isolés isolées qui illustrent ou représentent la frontière ; ils sont plutôt intégrés de manière relationnelle dans des contextes culturels et sociaux de signification et sont efficaces dans des négociations de frontières ou d’ordres (Schimanski, 2015, p. 40 et suiv.). Grâce à ce moment performatif, qui est particulièrement visible dans les contestations des frontières, l’art et la littérature sont tout autant pertinents dans les ‘borderscapes’ que les infrastructures frontalières ou les discours politiques : « The concept of borderscape implies that they [aesthetic works] participate in the same field of play as […] a border fence or a border commission. » (Schimanski, 2015, p. 41) Dans la partie empirique de cet essai, Schimanski reconstruit les négociations de la frontière russo-norvégienne à l’aide de performances, d’installations, d’expositions et de romans. Il rend productive l’idée du réseau complexe et montre des références artistiques sur les événements historiques, les symboliques frontalières locales ou les acteurs pertinents, ainsi que les stratégies esthétiques pratiquées pour contester et renégocier la frontière. Le chercheur en littératures conçoit de telles stratégies comme des actes performatifs dans le sens d’un « borderscaping », qui conteste non seulement le discours hégémonique, mais qui met surtout en évidence de multiples perspectives sur ou de la frontière russo-norvégienne et leur permet ainsi une visibilité.

Chiara Brambilla (2021b) se penche également sur les questions de l’in/visibilité dans son essai In/visibilities beyond the spectacularisation: young people, subjectivity and revolutionary border imaginations in the Mediterranean borderscape. En suivant le concept de « border spectacle » (De Genova, 2012), Brambilla problématise les récits et les images de la migration aux frontières méditerranéennes qui circulent et construisent ainsi les migrants avant tout comme une menace, essentialisent leur illégalité supposée et légitimisent la violence qu’ils subissent. La spectacularisation médiatique des frontières méditerranéennes ferait appel à des techniques de simplification, qui auraient non seulement réduit la complexité du noyau frontières-migration, mais qui ont occulté la perspective des migrants. Brambilla veut contrer de telles « politics of in/visibility » (Brambilla, 2021b, p. 84) avec une image différenciée des « Mediterranean borderscapes », qui est comprise ici tout d’abord comme une construction de la spectacularisation médiatique, ou pour reprendre les termes de De Genova (2012, p. 492) : comme une formation discursive « of both languages and images, of rhetoric, text and subtext, accusation and insinuation, as well as the visual grammar that upholds and enhances iconicity. » L’image différenciée des « Mediterranean borderscapes », apparaît chez Brambilla (2021b) à travers une complexification, qui inclut, d’une part, la perspective des migrants et/ou de ceux qui « habitent » les borderscapes et ouvre d’autre part des espaces de possibilités pour des subjectivisations et des empouvoirements. L’anthropologue conçoit cette approche et les effets de re-politisation ou de dé-spectacularisation qui en découlent comme une « political and performative method » (Brambilla, 2021b, p. 85), qu’elle appelle « borderscaping ». Le ‘borderscaping’ vise à dévoiler les efficacités des frontières méditerranéennes (spectacularisées) au quotidien, à rendre ainsi les migrants visibles et à les habiliter à aménager les frontières. A cet égard, Brambilla traite le contexte d’analyse comme une formation en perspective :

I aimed to investigate how the rhetoric and policies of borders impact, conflict and exist in a dynamic relationship with everyday life, as well as how this rhetoric and policies are experienced, lived and interpreted by those who inhabit the Italian/Tunisian borderscape. This highlights the urgency of advancing a perspective that gives voice to a multiplicity of individual and group stances dealing with the Mediterranean neighbourhood as they are embedded in the realms of identities, perceptions, beliefs and emotions, whilst also examining practices and experiences of dealing with Euro/African Mediterranean interactions, both political and territorial, as well as symbolic and cultural. (Brambilla, 2021b, p. 89)

Comme mentionné dans la citation, Brambilla examine les ‘borderscapes’ italo-tunisiens, qui ne représentent pas seulement une formation relationnelle puissant d’images et de récits. Les ‘borderscapes’ sont désormais conçus comme un paysage de discours et de pratiques (im)matériels contestées, qui se réfère aux relations africano-européennes avec leurs (dis)continuités. Pour la détermination empirique, l’anthropologue travaille avec des jeunes, qui vivent à Mazara del Vallo (Italie), certains dont la famille est originaire d’Italie et d’autres dont les parents ont immigré de Tunisie (principalement de Mahdia) il y a deux ou trois générations. Grâce à une combinaison élaborée de méthodes qualitatives qui vise à entremêler le récit et la visualisation, Brambilla recueille auprès des jeunes les perceptions, les expériences, les pratiques, etc., liées à la frontière italo-tunisienne. Elle considère ces-dernières comme des points de cristallisation des « counter-hegemonic borderscapes » ou comme des résistances performatives au sujet de la spectacularisation médiatique peu complexe des « Mediterranean borderscapes » :

Young people sketch a counter-image of the Italian/Tunisian borderscape through a resistance that is enacted […] through imagining, experiencing, and performing in the Mediterranean neighbourhood.”; “[…] young people’s imaginaries and experiences challenge the tactical, pre-emptive invisibilisation that pervades hegemonic media narratives and political discourses of the spectacle. (Brambilla, 2021b, p. 94, 98)

Les appropriations de l’approche des ‘borderscapes’ présentées ci-dessus, prennent avant tout en compte les dimensions culturelles et symboliques des (de)stabilisations des frontières. Elles conçoivent une notion des ‘borderscapes’ avec, à chaque fois, une accentuation différente, mais avec des hypothèses de base partagées, et introduisent le concept de ‘borderscaping’. Schimanski et Brambilla (ainsi que d’autres chercheur.e.s sur les frontières) différencient ainsi entre l’objet de recherche « frontière en tant que paysage » et l’activité de l’« aménagement paysager ». Cependant les deux exemples d’appropriation fonctionnent avec différentes conceptions du ‘borderscaping’, comme expliqué dans ce qui suit.

5. Ambiguïtés

Comme indiqué ci-dessus, l’attrait des ‘borderscapes’ résulte d’une certaine « theoretical and methodological vagueness » (Krichker, 2019, p. 1) qui permet aux chercheur.e.s sur les frontières différentes interprétations ou appropriations. Dans ce contexte, la critique concernant l’approche comme étant « [p]erhaps too open » (van Houtum, 2021, p. 38) se reflète fondamentalement dans la question de savoir s’il s’agit ici d’un objet de recherche ou d’une méthod(ologi)e. Cette indétermination ne se manifeste non seulement dans l’utilisation diffuse des termes « borderscapes » et « borderscaping » ; ‘borderscape’ est aussi désigné de manière variable comme « concept », « approach » ou « method ». La désignation « approche » choisie dans ce texte, doit être interprétée comme inclusive et comprend ‘borderscapes’ à la fois en tant qu’objet de recherche et en tant que méthod(ologi)e.

En tant qu’objet de recherche, les ‘borderscapes’ reposent sur la systématisation expliquée ci-dessus, en tant que formation relationnelle, diffusée, épisodique, en perspective et contestée, liée aux frontières nationales. Les ‘borderscapes’ doivent, en ce sens, être conçus comme un objet analytique (continuellement (re-)déterminé, avant ou pendant qu’il est examiné avec certaines méthodes. Cependant, la question qui se pose ici est de savoir quels éléments (im)matériels constituent les ‘borderscapes’, ou en d’autres termes : Qui ou quoi (ne) fait (pas) partie des ‘borderscapes’ et (n’) est (pas) pris en compte dans l’analyse. Les quelques affirmations concernant cette question fournissent peu d’indications, bien que leur examen puisse contrebalancer une surgénéralisation potentielle (et partiellement observable) de la « frontière ». Pour éviter cette dernière, qui est également appelée « borderism » (Gerst, 2020, p. 149), il faudrait définir plus clairement ce qui qualifie des éléments (im)matériels pour devenir des composantes des ‘borderscapes’ ou pour être considérés comme tel par les chercheur.e.s sur les frontières. À cet effet, le critère « borderness » (Green, 2012) peut, par exemple, être appliqué pour demander dans quelle mesure des éléments (im)matériels sont impliqués « to the way borders are both generated by, and/or help to generate, the classification system that distinguish (or fails to distinguish) people, places and things in one way rather than another. » (Green, 2012, p. 580) Les ‘borderscapes’ considérés peuvent toutefois être questionnés pour savoir si les éléments (im)matériels qui potentiellement les constituent sont (rendus) pertinents dans l’établissement ou la (dé)stabilisation des ordres ou des catégorisations, à travers lesquelles des frontières se manifestent. Cette enquête d’ordre méthodologique, qui tente de reconstruire une certaine frontiérité et de préciser ainsi l’objet de recherche des ‘borderscapes’, correspond à l’intention de vouloir repérer des frontières dans leurs éfficacités plus ou moins évidentes et complexes dans les processus sociétaux. Dans cette approche, il faut toutefois exclure que les chercheur.e.s sur les frontières mettent prématurément des paramètres, qui éventuellement négligent des frontiérités ou attribuent des frontiérités non pertinentes à l’objet de recherche. La frontiérité en tant que caractéristique d’identification des ‘borderscapes’ doit, comme expliqué ci-dessus, bien plus être traitée comme une question empirique axée sur la pertinence de la frontière et à laquelle les habitant.e.s des ‘borderscapes’ respectivement les chercheur.e.s dans l’optique des pratiques observées ou des discours examinés doivent répondre.

En transférant les ‘borderscapes’ dans une activité, les chercheur.e.s sur les frontières poursuivent à leur tour différentes causes méthod(olog)iques. C’est pourquoi lorsqu’il est examiné plus en détail, le ‘borderscaping’ vise différents aspects de la recherche sur les frontières axée sur la complexité :

(1) Borderscaping comme méthode de la construction d’objet : Le ‘borderscaping’ doit en ce sens être d’abord compris comme un « way of thinking about the border » (Schimanski, 2015, p. 35) visant une conception complexe des frontières. Ce « way of thinking », qui sert à déterminer qui ou quoi constitue les ‘borderscapes’, à la lumière d’une question de recherche particulière, est décrit par Brambilla (2015, p. 22) comme un « multi-sited approach » : « [A] multi-sited approach not only combining different places where borderscapes could be observed and experienced [...] but also different socio-cultural, political, economic as well as legal and historical settings. » Il s’agit donc ici de suivre la frontière dans sa diffusion sociale et spatiale dans les arènes sociétales, dans lesquelles elle se produit et où elle est contestée. Cette approche, également appelée « seeing like a border » (Rumford, 2012, p. 895) dévoile les acteurs, les discours, les pratiques pertinents, etc. dans leurs liens de référence mutuels, qui permettent d’identifier les ‘borderscapes’ comme objet de recherche. Cependant, les ‘borderscapes’ ne peuvent jamais être construits comme un objet de recherche minutieusement tracé et déterminé de manière exhaustive. De fait, il s’agit toujours d’une section, qui se présente temporairement comme une constellation située, de multiples ramifications spatio-temporaires complexes de la frontière, qui se ré-forment continuellement en tant que formation intégrée dans le social.

(2) Borderscaping comme méthode de l’empirie : Cette conception du ‘borderscaping’ se concentre sur l’événement qui peut être observé de manière empirique et ainsi sur la dynamique des ou dans les ‘borderscapes’. Le ‘borderscaping’ concerne ici le processus performatif de l’ (du) (ré)aménagement (shape) de la « frontière comme paysage ». Comme avec Schimanski (2015, p. 43), l’« aménagement paysager » est ici compris comme un processus par lequel les « hegemonic borderscapes » sont contestés ou remodelés à travers des résistances. Le ‘borderscaping’ en tant que stratégie de ré-formation, reconstruite sur des données empiriques, doit donc avant tout être situé dans les moments de contestation des frontières, qui ouvrent dans le même temps des espaces de possibilités.

(3) Borderscaping comme méthode de recherche sur les frontières engagée : Cette conception permet de déployer les espaces de possibilités des frontières « [by] moving from a rendering of the border as a space of crisis to […] a space of political creativity, as a space […] [of] politics of possibilities to come. » (Brambilla, 2021a, p. 15) Le ‘borderscaping’ en tant que technique de (ré)aménagement ou même d’intervention, doit ici être situé entre la recherche en termes de production de connaissances critiques et les ‘borderscapes’ en termes de réalité de vie frontiérisée. Comme le démontre Brambilla (2021b, p. 85), il s’agit de concevoir l’activité de recherche elle-même comme une « political and performative method », qui permet dévoiler la complexité et la contestation des ‘borderscapes’ dans le but de rendre visible l’invisible et/ou de permettre aux existences opprimées d’aménager les frontières. Cette cause engagée, qui fait en même temps des chercheur.e.s sur les frontières des « paysagistes », s’inspire de l’approche « Border as Method » (Mezzadra et Neilson, 2013), qui adresse les connaissances sur le monde (frontiérisé) et son co-aménagement à parts égales. « It is above all a question of politics, about the kinds of social worlds and subjectivities produced at the border and the ways that thought and knowledge can intervene in these processes of production. To put this differently, we can say that method for us is as much about acting on the world as it is about knowing it. » (Mezzadra et Neilson, 2013, p. 17)

Les ambiguïtés de l’approche des ‘borderscapes’ ont été ici systématisées par le biais de différentiations analytiques et ont ainsi pu rendu en sujet de discussion pour le débat interdisciplinaire, qui doit déclencher des développements théoriques et conceptuels.

6. Conclusion

Cet article a mis en évidence la conception la plus répandue des ‘borderscapes’ dans la recherche sur les frontières et a exposé l’approche partiellement sous-déterminée et interprétée de manière variable dans ses principes fondamentaux. À cet effet, les ‘borderscapes’ ont été systématisés comme une formation relationnelle, diffusée, épisodique, en perspective et contestée et des applications possibles ont été présentées. L’approche situe la frontière dans nombreux processus sociétaux, qui sont modifiables et aménageables, liés les uns aux autres de manière trans-scalaire et controversée, et qui, dans leur interaction complexe, établissent ou (dé-)stabilisent des frontières. Les ‘borderscapes’ transforment donc les frontières en paysages diffus de leurs efficacités et négociations multiples, qui ont certes lieu aux « bords territoriales », mais qui en sont conceptuellement émancipées. De cette façon, l’approche offre une analyse qui échappe au « territorial trap » (Agnew, 1994), sensibilise à la complexité de la frontière et la considère comme une ressource. Car l’une des forces des ‘borderscapes’ est également de concevoir les acteurs, les pratiques, les discours, etc. efficaces dans les (dé)stabilisations des frontières comme une formation relationnelle par laquelle les expériences, les représentations, les récits, les corporalités, et plus encore, entrent dans un contexte d’observation commun et complexe. La relationnalité qui le caractérise, relie la dimension symbolique à la dimension matérielle et comble ainsi le « metaphorical-material border gap » (Brambilla, 2021b, p. 86). En outre, les liens de référence permettent de complexifier les ‘borderscapes’ à travers l’analyse (critique) et donc de brosser un portrait différencié de la frontière et d’exploiter des espaces de possibilités de la frontière.

Outre ces forces, les problèmes et les ambiguïtés de l’approche ont également été cités, qui compliquent le débat interdisciplinaire au sein des études sur les frontières. En ce qui concerne les ‘borderscapes’ comme objet de recherche, la question qui n’a pas été suffisamment clarifiée demeure, à savoir ce qui qualifie les composantes éventuellement considérées comme faisant partie de la formation puissante et, par conséquent, comme devenant l’objet de l’analyse. À cet effet, il manque des réflexions conceptuelles et surtout socio-théoriques, qui dépassent la pensée scalaire et tiennent compte de la relation entre les composantes matérielles et immatérielles ou humaines et non-humaines dans leur interaction complexe. La suggestion faite qui consiste à axer la construction des ‘borderscapes’ sur l’empirie par le biais de la pertinence de la frontière, peut faire face à ce besoin et indique en même temps le potentiel de l’approche en tant que méthod(ologi)e : « Rather than a as a concrete empirical category, the concept of borderscapes is better used as a way of approaching bordering processes […] wherever a specific border has impacts, is represented, negotiated or displaced. » (Laine, 2017, p. 13) Cette perspective, qui tente de conjuguer la question de l’objet de recherche et de la méthod(ologi)e, s’inscrit dans des conceptions identifiées du « bordercaping » en tant que méthode de construction d’objet ou de recherche engagée sur les frontières.

Outre une production de connaissances critiques, l’approche vise avant tout à prendre en compte et à comprendre de manière appropriée la complexité des frontières. Les ‘borderscapes’ sont sans aucun doute un instrument adapté : « [The] borderscapes approach […] represents a highly promising tool for ‘re-assembling’ border complexity. » (Scott, 2020b, p. 10) ; ou : « [T]he borderscape notion offers tools to enhance our understanding of complex bordering, ordering and othering processes. » (Brambilla, 2021a, p. 15) Toutefois, on observe dans la pratique de la recherche et dans le débat conceptuel sur les ‘borderscapes’, que les conclusions (obtenues) sur la complexité des frontières sont souvent insuffisantes. De nombreux travaux s’épuisent à recenser le plus grand nombre possible de composantes des ‘borderscapes’ pour les examiner ensuite de manière plus ou moins isolée les unes des autres. Les nombreux liens de référence, qui représentent non seulement l’interaction des composantes des ‘borderscapes’, mais qui font alors de la frontière un objet complexe, sont souvent négligés. En effet, les effets émergents de l’établissement ou de la (dé)stabilisation des frontières qui émanent des ‘borderscapes’, ne sont pas dus aux composantes de la formation relationnelle, mais à leur interaction complexe, qui a un effet performatif. Le philosophe et chercheur en complexité, Paul Cillier (2016, p. 142), met en évidence cette caractéristique centrale des ‘borderscapes’, lorsqu’il explique des systèmes complexes : « Complex systems display behavior that results from the interaction between components and not from characteristics inherent to the components themselves. This is sometimes called emergence. » Cette conception de la complexité sur laquelle repose l’approche des bordertextures (Wille, Fellner, Nossem, à paraître) se concentre sur les liens de référence mutuels qui nous permettent de formuler les questions sur le fonctionnement des ‘borderscapes’ et donc sur les logiques performatives de la (dé)stabilisation des frontières. Dans ce contexte, l’attention est enfin attirée sur la confusion entre la complexité et la multiplicité que l’on rencontre fréquemment dans la recherche sur les ‘borderscapes’ (et au-delà). La multiplicité de la frontière, avec laquelle un grand nombre d’acteurs, de pratiques et de discours pertinents dans les ‘borderscapes’ (ou par ailleurs la multiplicité des dimensions de la frontière) est en règle générale thématisée, ne permet pas (encore) de déterminer ou même de comprendre la complexité de la frontière. Il faut plutôt se tourner vers les processus entre les acteurs, les pratiques, les discours (ou les dimensions) pertinents, qui deviennent efficaces dans leur interaction en tant que (dé)stabilisations de frontières et peuvent être cernés par le biais leurs liens référentiels mutuels.

 

Références

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thematic focus
Théories - Concepts - Méthodes

Borderscapes

1. Introduction

‘Borderscapes’ as an approach that includes conceptual and methodological aspects represents the further development of the “‘bordering turn’” (Cooper, 2020, p. 17), which took place in the course of the renaissance of borders and the resulting research impulses in the 2010s. Despite an ambiguous definition and a certain conceptual openness, ‘borderscapes’ is widespread in both geopolitical and cultural border studies in such a way that the impression could arise that “speaking about borderscapes is almost a fashion” (dell’Agnese and Amilhat-Szary, 2015, p. 5). This in itself indicates that the approach is widely received. Critical discussions or considerations about its operationalization, however, remain the exception. In addition to this criticism, however, several of the approach’s strengths should be emphasized, as they have largely enforced a differentiated conception of borders in border studies. The understanding of borders in ‘borderscapes’ – which will be stated in advance for didactic reasons – will join the ranks of the “complexity shift” (Wille, 2021) as a young trend in Border Studies. This includes the concerns of Border Studies researchers that borders are no longer to be seen ‘only’ as effects of ‘straightforward’ bordering processes (van Houtum and van Naerssen, 2002) or as unquestioned “lines in the sand” (Parker et al. 2009) but also to examine borders as powerful ensembles of multiple actors, social arenas, (im)materialities, multi-localities, multivalences, or temporalities. This more complex view sees the border as a powerful formation (and one not existing outside of such a formation) and is interested in how it works, as well as implying the ‘borderscapes’ approach. It understands borders as transscalar formations of elements. The complex interplay of these elements creates borders: “The borderscape is not purely an external effect of the border, but an assemblage in which bordering takes place” (Schimanski, 2015, p. 40).

The idea of formation, which, here, represents the border, is expressed in the numerous paraphrases which attempt to explain ‘borderscapes’: “panoramas,” “contexts” (Scott, 2020a, p. 151), “zone” (Rajaram and Grundy-Warr, 2007, p. xxx), “spaces” (Brambilla, 2015, p. 18), “fluid field” (Brambilla, 2015, p. 26), “sites of struggle” (Brambilla and Jones, 2019) and “horizon” (Stojanovic, 2018, p. 147). The descriptions range from static to dynamic understandings, but also from abstract to concrete and largely spatial views. The interpretation spectrum refers to the various interpretations of the approach in border studies, which is itself an “interdisciplinary borderland” (Cooper, 2020, p. 18). This article makes its way into this very borderland to reconstruct the basics of the approach in light of its “‘irresistible vagueness’” (Krichker, 2019, p. 2) and “polysemicity” (Brambilla, 2015, p. 20). To do so, the uses of ‘borderscapes’ starting at the turn of the millennium and the understandings of the term implied with them are examined first. The particularly widespread understanding is represented with “border as a landscape” and linked with ‘borderscapes’ as an approach of complexity-oriented border studies. To this end, ‘borderscapes’ will be systematized primarily based on the work of the anthropologist Chiara Brambilla as a relational, diffused, episodic, perspectival, and contested formation that is related to one or more national borders. Finally, possible appropriations of the approach will be presented using examples of Cultural Border Studies and the conceptual openness of ‘borderscapes’, which is particularly reflected in method(olog)ical ambiguities, will be discussed.

2. Term Use

The term ‘borderscapes’ was coined by the artists Guillermo Gómez-Peña and Roberto Sifuentes when they performed their artistic piece Borderscape 2000: Kitsch, Violence, and Shamanism at the End of the Century (1999) (dell’Agnese and Amilhat Szary, 2005, pp. 4f.). After the turn of the millennium, the term could also be found in academia, even if only sporadically at first: in the essay Borderscapes, the Influence of National Borders on European Spatial Planning by Arjan Harbers (2003), in the chapter Boundaries in the Landscape and in the City by Gabi Dolff-Bonekämper and Marieke Kuipers (2004), in the lecture Bollywood’s Borderscapes by Elena dell’Agnese (2005) at a conference of the American Association of Geographers, and in the book Stories of the ‘Boring Border’: The Dutch-German Borderscape in People’s Minds by Anke Strüver (2005).

Figure 1: Frequency of the term ‘borderscapes’ mentioned by year (1990-2019) in the English text corpus of Google Books; Source: Google Books, https://books.google.com/ngrams (Accessed 7 July 2021)
Figure 1: Frequency of the term ‘borderscapes’ mentioned by year (1990-2019) in the English text corpus of Google Books; Source: Google Books, https://books.google.com/ngrams (Accessed 7 July 2021)



After the mid-2000s, ‘borderscapes’ became increasingly used in academic debate. Decisive factors here were the publication of the book Borderscapes: Hidden Geographies and Politics at Territory’s Edge by the social anthropologist Prem Kumar Rajaram and the geographer Carl Grundy-Warr (2007) as well as a series of conferences within the framework of the International Geographical Union: Borderscapes: Spaces in Conflicts/Symbolic Places/Networks of Peace (Trento, 2006), Borderscapes II: Another Brick in the Wall? (Trapani, 2009) and Borderscapes III (Trieste, 2012). The term became popular in the 2010s, presumably due to the research project EUBORDERSCAPES – Bordering, Political Landscapes and Social Arenas: Potentials and Challenges of Evolving Border Concepts in a post-Cold War World (Euborderscapes, 2016). The multidisciplinary project (2012-2016) with 22 partners from 17 countries, funded by the 7th European Research Framework Program, has led to numerous intellectual impulses and scientific publications which have profiled the term as an approach of complexity-oriented Border Studies. These include, among others, the anthology Borderscaping: Imaginations and Practices of Border Making (Brambilla et al., 2015).

The short overview of the composition of the word consisting of ‘border’ and ‘landscapes’ mirrors the word’s predominantly plural use, its comparatively new popularity, and its use in various fields of research. This is also linked to different understandings of the term that have emerged in more or less theoretical and conceptual reflections in current Border Studies (in the following also dell’Agnese and Amilhat Szary, 2005):

(1) Landscape at the border: The article by Harbers (2003) serves as an example for the understanding of ‘borderscapes’ as a landscape at the border. He understands ‘borderscapes’ as a landscape that is characterized or influenced by the presence of a national border: “[W]e shall describe the distortions borders bring to the built environment or nature as ‘border solidifications’, or borderscapes.” (Harbers, 2003, p. 143) Accordingly, ‘borderscapes’ stands for a physical space on or along a national border in which the discontinuities of state sovereignty materialize. This understanding also reflects some articles from political geography, which, in the first half of the 20th century, already addressed the role of the state as a “landscaper”.

(2) Landscape through the border: This understanding of ‘borderscapes’ is also about the shaping of physical space in connection with national borders. However, the authors Dolff-Bonekämper and Kuipers (2004) do not ask to what extent the discontinuities of state sovereignty materialize in a landscape at the border, but rather what role the border plays in the process of creating a landscape. Thus, together with Julian Minghi and Dennis Rumley (1991), they cite the spatial development in border regions and the discontinuities that are effective in this process: competencies, political styles, decision-making processes, etc. The authors thus understand ‘borderscapes’ as a cross-border landscape that arises through the border – that is, through the productive negotiations of the discontinuities implied by the state border.

(3) The border as a landscape: This understanding sees the border itself as a continually changing landscape and – like the performance artist Guillermo Gómez-Peña (Kun, 2000) – is based on Scapes of Globalization by Arjun Appadurai (1996). In the course of the globalization debate of the 1990s, the anthropologist used this concept to describe the world as a transnational formation of flows, exchange processes and overlaps, which, contrary to the notion of a static-binary organized world, represents a hybrid and unstable global landscape. The concept of landscape is used here metaphorically to describe dynamic, transscalar interdependencies that can be mapped spatially, but not in the mosaic of national order. ‘Borderscapes’ in this sense emancipates itself from space on or along the “territorial margins” and stands itself for a mobile and relational space:

In line with Appadurai’s reflection, the borderscapes concept brings the vitality of borders to our attention, revealing that the border is by no means a static line, but a mobile and relational space. […] Thus, the concept of borderscape enables a productive understanding of the processual, de-territorialised and dispersed nature of borders and their ensuing regimes and ensembles of practices. (Brambilla, 2015, p. 22)

The understandings of the ‘borderscapes’ term presented refer consistently to a landscape, but with different areas of focus. In the first two understandings of the term, a physical-territorial space is in the foreground as a landscape, whose geographical location on, along, or across a state border is central and which is designed in different ways by an external agent. In the third understanding of the term, the idea of a territorial landscape is replaced by that of an interwoven context, the design of which does not come from any external agent and geographical localization is of secondary importance. The landscape, understood here as multi-local, stands for the border, to which, as a dynamic formation, a certain creative power is ascribed. Correspondingly, the performative meaning of landscape, which aims at a socio-cultural reshaping or shaping, undergoes a specific and sometimes critical accentuation in the understanding of “border as a landscape”: “the notion of ‘scapes’ is part of a political project of ‘making’ that highlights the ways in which the ‘borderscape’ affords particular sets of reproductive practices and shapes political subjectivities in a particular manner.” (Brambilla, 2015, p. 24) ‘Borderscapes’ in the sense of “border as a landscape” thus differs in several respects from the preceding understandings of the term. At the same time, “border as a landscape” is considered to be the most widespread understanding of ‘borderscapes’ in current Border Studies (Krichker, 2019, p. 4), which is why it will be examined in more depth in this article.

3. Border as a Landscape

The popularity of the ‘borderscapes’ approach is undoubtedly due to the research project with almost the same name mentioned above. One of the Border Studies researchers involved made a significant contribution to the fact that ‘borderscapes’ developed from an emerging term to a widely received approach in complexity-oriented border studies: Chiara Brambilla’s article Exploring the Critical Potential of the Borderscape Concept (2015). Although it does not offer an ultimate definition or operationalization of the approach, it does provide a multitude of theoretical perspectives and conceptual considerations on how borders can be thought of in a complex and critical manner and finally examined. In the article, the anthropologist aimed to present “a novel ontological outlook […] or the contemporary situation of globalisation and transnational flows where borders appear, disappear, and reappear with the same but different locations, forms and functions.” (Brambilla, 2015, p. 26). To do so, she drew connections to the then-still-young critical border studies (Parker et al. 2009; Parker and Vaughan-Williams 2012) and attempted to use alternative approaches, which overcome the Western model of thinking of fixed binaries and open up borders as constructions that are unstable in space and time, in order to focus on topics and aspects which border studies had hardly touched on up until that point in time. Brambilla proposed a “processual ontology” (Brambilla, 2015, p. 26) for borders that recognizes, “that reality is evolving and constantly emerges and reemerges showing that being and becoming are not inseparable.” (Brambilla, 2015, p. 26)

From this perspective, which emphasizes the socially-made nature and the changeability of borders, bordering practices are seen as continuously reproduced and dynamic performances that are embedded in social processes or articulate themselves through them. The focus on the social arenas of borders owes itself to the concern “to ‘humanize’ borders” (Brambilla, 2015, p. 27), with which Brambilla aims to bring the collective representations, individual experiences, and effects of borders into view, and make them analyzable: “[...] focusing on how borders are embedded in the practice of the ordinary life and continuously emergent through the performative making and remaking of difference in everyday life.” (Brambilla, 2021a, p. 15). In addition, a critical perspective on borders should be taken, which focuses on the negotiation of ethically or legally legitimized bordering practices, which are part of everyday life, as well as bordering practices which result from resistance or subversion (Brambilla, 2015, p. 20). Brambilla understands such negotiation processes in the field of tension between so-called “hegemonic borderscapes” and “counter-hegemonic borderscapes” not simply as social arenas in which borders are articulated in a particularly explicit way. At these “sites of struggle” (Brambilla, 2015, p. 29) suppressed existences and alternative discourses emerge, which the approach aims to make visible. In this context, Brambilla (2021a, p. 14) sees ‘borderscapes’ “as shifting fields of claims, counter-claims and negotiations among various actors and historically contingent interests and processes.”

These explanations serve to present the main features of ‘borderscapes’. However, the conception of “border as a landscape” raises further questions, such as the constituents of ‘borderscapes’, their connections, spatial-territorial references and much more. These and other partial aspects of the approach are discussed below.

(1) Border as a relational formation: Regarding the elements that constitute ‘borderscapes’, there are neither sufficient nor coherent statements available. Indeed, there is a consensus that both material and immaterial elements play a role in ‘borderscapes’; however, precisely which characteristics qualify remains undetermined. The statements on the constituents of ‘borderscapes’ range from “all aspects of the bordering process” (Nyman and Schimanski, 2021, p. 5) to “a broad range of the social processes around the borders” (Krichker, 2019, p. 5) or “the various elements of bordering” (Bürkner, 2017, p. 86) up to concretizations of different degrees of abstraction. These include, for example, passport-regimes, law, political rhetoric, literature, art, agents, ideas, institutions, physical artifacts, discourses, policing, barrier-building, everyday sociocultural practices, etc. (Nyman and Schimanski, 2021; Bürkner, 2017; Laine, 2017; Brambilla, 2015). Which elements are now constitutive for “borders as landscapes” seems to remain a question which needs to be answered empirically. It can be analyzed by examining the extent to which (im)material elements are (made) empirically relevant in and through ‘borderscapes’. For this, the (often partly inductively identified, partly deductively set) relationships appear essential, as they indicate who or what seems to be relevant in ‘borderscapes’ and therefore part of the formation. The role and characteristics of these relations, however, also remain vague if only a general reference is made to ‘borderscapes’ as “a space [of] complex interactions” (Brambilla, 2015, p. 24), “a […] space connecting up all aspects of the bordering process” (Nyman and Schimanski, 2021, p. 5) or a type of “meeting point of the various elements of bordering” (Bürkner, 2017, p. 86).

More detailed statements on the extent to which the constituents of ‘borderscapes’ can relate to each other can be found in Scott (2017, p. 16) and Laine (2017, p. 14), who recognize an inclusive or complementary relationship when the “border as a landscape” brings together political visions and processes as well as everyday practices and representations. Rajaram and Grundy-Warr (2007, p. xxvi) make another specification of the relationships, which regard tensions and conflicts as a characteristic of ‘borderscapes’: “The borderscape is recognizable not in a physical location but tangentially in struggles.”

(2) Border as a diffused formation: The question of the localization of ‘borderscapes’ and their spatial-territorial references is reflected in the socially-made nature and multiplicity. To answer this question, the idea of social arenas is used, in which borders occur: “the border becomes […] something camouflaged in a language and performance of culture, class, gender, and race […]. Such camouflage reproduces the border in the multiple localities and spatialities of state and society” (Rajaram and Grundy-Warr, 2007, p. x). The aforementioned arenas – in addition to many others – represent the multiple and spatially dispersed social processes that bear the signature of borders. ‘Borderscapes’ or the formation of their arenas can indeed “occur” on or along a national border, but their localization is, in principle, revealed through the social effects or articulations of national borders, which, however, cannot be grasped by national orders. This is also referred to by Schimanski (2015, p. 36), who ascribes ‘borderscapes’ “an inherent resistance to state demarcation” and cites alternative order categories for the localization of ‘border as a landscape’: “[T]he borderscape is not just a question of what happens on the border or in the immediate borderlands, but also of what happens at any spatial distance from it, at any scale, on any level, in any dimension.” ‘Borderscapes’ are therefore not necessarily or even rarely found on the “territorial margins”; nor can they simply be mapped in the national or other spatial categories that are brought to them. Their localization remains an empirical undertaking that follows the social effects of one or more national borders “into a multiplicity of fields and locations” (Rosello and Wolfe, 2017, p. 7) and thereby can determine a more or less extensive spatial diffusion of the formation examined.

(3) Border as an episodic formation: ‘Borderscapes’ are highly vital (Rajaram and Grundy-Warr, 2007, p. X), mobile (Brambilla, 2015, p. 22) as well as continuously reproduced (Brambilla, 2015, p. 26) and thus transitory (Bürkner, 2017, p. 86) formations. Their fleeting character is specified here as episodic, in two respects: both in their spatial diffusion and in their temporality, “borders as landscapes” are to be understood as episodic, as they are related to the constantly changing social, cultural, political, and spatial relationships. This suggests the assumption that ‘borderscapes’ can only be “captured” empirically as snapshots; their ongoing re-formations, however, open up diachronic perspectives, which in turn help to understand the development of “borders as landscapes” in space and time. This is how Brambilla (2015, p. 27) argues in a criticism of widespread ahistorical considerations: “[T]he borderscapes concept enables us to understand that the time-space of borders is inherently unstable and infused with movement and change. Furthermore, the focus on borderscapes avoids the ahistorical bias, which besets much of the discourse on borders and globalisation.” ‘Borderscapes’ thus represent constantly changing space-time relationships, across which borders occur and which produce multiple spaces and temporalities in episodes.

(4) Border as a perspectival formation: Depending on the perspective taken, “borders as landscapes” manifest differently and develop different meanings. That means ‘borderscapes’ are also a question of perspective: “The border is a ‘perspectival’ construction […] as a set of relations that have never been given, but which vary in accordance with the point of view adopted in interpreting them.” Brambilla (2015, p. 22) refers here to the scape concept from Appadurai (1996, p. 33), who explains that scapes are “not objectively given relations that look the same from every angle of vision but, rather, that they are deeply perspectival constructs, inflected by the historical, linguistic, and political situatedness of different sorts of actors.” Brambilla (2015, p. 25) describes the fundamental situatedness of ‘borderscapes’ with the image of a kaleidoscope. The metaphor is intended to show how the numerous constituents and complex relationships of the formation can be viewed or kept in view, how variable their re-formations can be imagined in space and time, and how many perspectives and, thus, analytical access points result in “borders as landscapes.” The last aspect in particular is affiliated with Brambilla’s concern (2015, p. 27), “to ‘humanise’ borders,” since the kaleidoscopic perspective does indeed enable an analysis of borders with the intent of “taking into account not only the ‘big stories’ of the nation-state construction, but also the ‘small stories’ that come from experiencing the border in day-to-day life […] also considering their visible and hidden interactions.” (Brambilla, 2015, p. 25) In this respect, viewing ‘borderscapes’ as a perspectival formation also represents a procedure that opens up the multiple constellations with their respective multivalences of the border (Wille, 2021, p. 112) and thus also makes suppressed existences visible.

(5) Border as a contested formation: The critical perspective on borders introduced above, which is already reflected in viewing ‘borderscapes’ as a perspectival formation, is accentuated by Brambilla (2021a, p. 14) through the privileged focus on “borders’ conflicting multiplicity”. This addresses the dynamic and conflictual interplay of the constituents of ‘borderscapes’, which characterizes borders as contested formations in the sense of “site[s] of struggle” (Brambilla, 2015, p. 29). The focus on the intersection of “hegemonic borderscapes” and “counter-hegemonic borderscapes” is due to a double concern: On the one hand, techniques of marginalization and invisibility are to be exposed, and, on the other hand, through it an understanding of borders as “engine[s] of social organisation and change” (Brambilla, 2015, p. 26) are strengthened:

[It] means giving visibility back to stories of people on the move, of people who live in the borderlands, of ‘people who make opportunities, not violence, at the edges of the state’ […]. It means capturing the possibility of alternative border futures, through which people can effectively change the ‘terms of recognition’ within which they are generally trapped, opening up new political spaces of subjectivation and agency that disrupt the hold that borders […] have over people’s lives and move towards alternative forms of political arrangements, beyond the contours of present political categorisations. (Brambilla, 2021a, p. 16)

Viewing borders as a contested formation thus not only makes marginalized existences or invisible discourses visible, it also understands borders as spaces of possibility and thus as resources for “alternative border futures” (Brambilla, 2021a, p. 16), which (can) express themselves in alternative orders, subjectivizations, and empowerments.

This explanation of ‘borderscapes’ must be classified. The main features and partial aspects of the approach are based primarily on the work of Brambilla, who presented elaborate theoretical-conceptual considerations on the “border as a landscape.” Although these were and still are widely received in Border Studies, it is by no means an approach that is shared and consistently practiced in the same manner, that equally regards borders as relational, diffused, episodic, perspectival, and contested formations. Rather, different appropriations of ‘borderscapes’ can be observed, which are more or less inscribed in the above-mentioned main features as well as partial aspects and which focus on specific characteristics.

4. Appropriations

The main features and partial aspects of the approach presented here are to be viewed as a theoretical-conceptual framework in which complexity-sensitive Border Studies researchers operate and which leaves scope for specific appropriations regarding specific areas of interest or practical research aspects. In this context, Krichker (2019, p. 1) states: “Emerging ‘borderscape’ studies deal with a variety of divergent topics with their own distinct interpretation of the concept.” Two such modes of interpretation or appropriation from the field of cultural border studies are presented in an exemplary manner below from a conceptual perspective.

In his essay Border Aesthetics and Cultural Distancing in the Norwegian-Russian Borderscape, the literary scholar Johan Schimanski (2015) examines the role of art and literature in (de)stabilizing borders. In doing so, he uses the ‘borderscapes’ approach and looks to the example of the Norwegian-Russian border. He makes a consistent distinction between the “landscape at the border” and the “border as a landscape,” which, in his example, partially coincide empirically. Schimanski’s understanding of ‘borderscapes’ is based on the idea of a complex, diffused network that is held together by (contested) rhetorical, symbolic, and discursive strategies and that reinforces and subverts territorial logics of order. ‘Borderscapes’ is thus understood as “an ambivalent space of […] power and resistance” (Schimanski, 2015, p. 37) that includes all elements that are involved in (de)stabilization of borders. In order to define these in more detail, the author first explains (cultural-)historical developments in the Norwegian-Russian border region and the role of their border on a global and national level. He also addresses the “technoscape of the border” (Schimanski, 2015, p. 40), which manifests itself locally via signs, checkpoints, fences, etc., but also via the globally standardized ‘filter and sorting techniques’ at the border, in the consulates and embassies. The “mediascape of the border” (Schimanski, 2015, p. 40) is also presented, which includes maps, travel guides, stories, exhibitions, websites, television, or newspaper reports on the Norwegian-Russian border region, as well as media from scientific fieldwork onsite or artistic pieces that address the territorial principle of order and/or were created in the border region. Schimanski formulates the ensemble of these constituents and their mutual references as ‘borderscapes’, whereby the selection of the thematized constituents is not discussed.

With his research question in mind, the author goes into detail on the role of art and literature in ‘borderscapes’: artistic works should not be understood as isolated recordings that depict or represent the border; rather, they are relationally embedded in cultural and social contexts of meaning and are active in negotiating boundaries and orders (Schimanski, 2015, p. 40f.). Through this performative moment, which is particularly visible when borders are challenged, art and literature are made just as relevant as border infrastructures or political discourses in ‘borderscapes’: “The concept of borderscape implies that they [aesthetic works] participate in the same field of play as [...] a border fence or a border commission.” (Schimanski, 2015, p. 41) In the empirical part of the article, Schimanski uses performances, installations, exhibitions, and novels to reconstruct the negotiations that have taken place on the Norwegian-Russian border. In doing so, he makes the idea of the complex network productive and shows artistic references to historical events, local border symbols, and relevant actors, as well as the aesthetic strategies practiced to challenge and to renegotiate the border. Schimanski understands such strategies as performative acts in the sense of ‘borderscaping’, which not only questions hegemonic discourses, but above all brings to light multiple perspectives on or from the Norwegian-Russian border and thus increases their visibility.

Chiara Brambilla (2021b) also deals with questions of in/visibility in her article In/visibilities beyond the spectacularisation: young people, subjectivity and revolutionary border imaginations in the Mediterranean borderscape. According to the concept of “border spectacle” (De Genova, 2012), Brambilla problematizes the circulating narratives and images of migration on the Mediterranean borders, which primarily construct migrants as a threat, essentialize their supposed illegality and legitimize violence against them. The media spectacularization of the Mediterranean borders makes use of simplifying techniques that not only reduce the complexity of the border-migration nexus, but also obscure the perspective of the migrants. Brambilla wants to counter such “politics of in/visibility” (Brambilla, 2021b, p. 84) with a differentiated picture of ‘Mediterranean borderscapes,’ which is initially understood here as a construction of media spectacularization – or, in the words of De Genova (2012, p. 492): as a discursive formation “of both languages and images, of rhetoric, text and subtext, accusation and insinuation, as well as the visual grammar that upholds and enhances iconicity.” Brambilla (2021b) creates the differentiated picture of ‘Mediterranean borderscapes’ arises for through a complexification, which, on the one hand, includes the perspective of migrants and/or those who ‘inhabit’ the borderscapes and, on the other hand, opens up spaces of possibility for subjectivizations and empowerments. Brambilla understands this process and the resulting effects of re-politicization or de-spectacularization as a “political and performative method” (Brambilla, 2021b, p. 85), which she calls ‘borderscaping.’ ‘Borderscaping’ is meant to reveal how the (spectacularized) Mediterranean borders operate in everyday life, thus making migrants visible and empowering them to shape borders, for which Brambilla treats the research context as a perspectival formation:

I aimed to investigate how the rhetoric and policies of borders impact, conflict and exist in a dynamic relationship with everyday life, as well as how this rhetoric and policies are experienced, lived and interpreted by those who inhabit the Italian/Tunisian borderscape. This highlights the urgency of advancing a perspective that gives voice to a multiplicity of individual and group stances dealing with the Mediterranean neighbourhood as they are embedded in the realms of identities, perceptions, beliefs and emotions, whilst also examining practices and experiences of dealing with Euro/African Mediterranean interactions, both political and territorial, as well as symbolic and cultural. (Brambilla, 2021b, p. 89)

As per the quote, Brambilla examines the Italian-Tunisian ‘borderscapes’, which represent not only a relational formation of powerful images and narratives. ‘Borderscapes’ is now understood more comprehensively as a contested landscape of (im)material discourses and practices that refer to African-European relations and their (dis)continuities. For the empirical determination, Brambilla works with young people who live in Mazara del Vallo (Italy) – including those whose families come from Italy and those whose parents immigrated from Tunisia (primarily from Mahdia) two or three generations ago. Using an elaborate combination of qualitative methods aimed at interlinking narrative and visualization, Brambilla records the perceptions, experiences, practices, etc. of young people on the Italian-Tunisian border. She regards these as crystallization points of “counter-hegemonic borderscapes” or as performative resistance to the oversimplified media spectacularization of the ‘Mediterranean borderscapes’:

Young people sketch a counter-image of the Italian/Tunisian borderscape through a resistance that is enacted […] through imagining, experiencing, and performing in the Mediterranean neighbourhood.; […] young people’s imaginaries and experiences challenge the tactical, pre-emptive invisibilisation that pervades hegemonic media narratives and political discourses of the spectacle. (Brambilla, 2021b, p. 94, 98)

The appropriations of the ‘borderscapes’ approach presented primarily take into account the cultural and symbolic dimensions of border (de)stabilization. In doing so, they create a concept of ‘borderscapes’ with different areas of focus – but with a shared basic framework – and introduce the concept of ‘borderscaping’. Schimanski and Brambilla (as well as other border scholars) use the concept to differentiate between the object of investigation “border as a landscape” and the activity of “landscaping.” However, both appropriation examples work with different understandings of ‘borderscaping’, as will be explained below.

5. Polysemicity

As indicated above, the attractiveness of ‘borderscapes’ stems from a certain “theoretical and methodological vagueness” (Krichker, 2019, p. 1), which allows border studies researchers to use different interpretations or appropriations. The criticism in this context that the approach is “[p]erhaps too open” (van Houtum, 2021, p. 38) is fundamentally reflected in the question of whether this serves as an object of investigation or a method(ology). This vagueness is not only evident in the diffuse use of the terms ‘borderscapes’ and ‘borderscaping’; ‘borderscape’ is also variably referred to as a “concept,” “approach” or “method.” The term “approach” chosen in this article is to be understood as inclusive and comprises ‘borderscapes’ both as an object of investigation and as a method(ology).

As an object of investigation, ‘borderscapes’ is based on the systematization outlined above as a relational, diffused, episodic, perspectival, and contested formation related to national borders. In this sense, ‘borderscapes’ is to be understood as an analytical object, which – before or while it is being examined using certain methods – is (continuously) being redefined. Here, however, the question arises as to which (im)material elements constitute ‘borderscapes’ – or, in other words: who or what (does not) count as ‘borderscapes’ and is accordingly (not) taken into account in the analysis. The few statements on this question hardly provide any clues, although how they are handled can counteract a potential (and partly observable) over-generalization of ‘border.’ In order to avoid the latter, which is also referred to as “borderism” (Gerst, 2020, p. 149), it should be clarified which (im)material elements qualify as constituents of “borderscapes” or which border studies researchers see as such. To do so, the criterion “borderness” (Green, 2012), for example, can be applied to ask the extent to which (im)material elements are involved “to the way borders are both generated by, and/or help to generate, the classification system that distinguishes (or fails to distinguish) people, places and things in one way rather than another” (Green, 2012, p. 580). The ‘borderscapes’ to be considered can thus be questioned as to whether the (im)material elements that potentially constitute them are (made) relevant in the establishment or (de)stabilization of orders or categorizations, through which borders manifest. This methodological questioning, which tries to reconstruct a certain ‘borderness’ and through which it tries to specify the object of investigation, ‘borderscapes’, corresponds to the concern of retracing the more or less obvious and complex modes of how borders come into effect in social processes. This approach, however, rules out rash assessments by Border Studies researchers who may overlook ‘borderness’ or bring impermissible ‘borderness’ to the object of investigation. As explained above, ‘borderness’ as an identification feature of ‘borderscapes’ should rather be treated as an empirical question that is oriented toward the relevance of the border and is to be answered by the “inhabitants of “borderscapes” or from the observed practices or discourses examined.

When ‘borderscapes’ is turned into an activity, Border Studies researchers in turn pursue different method(ological) concerns, which is why ‘borderscaping’, on closer examination, aims at different aspects of complexity-oriented border studies:

(1) ‘Borderscaping’ as a method of object construction: ‘Borderscaping’ in this sense is initially to be understood as a “way of thinking about the border” (Schimanski, 2015, p. 35) with the aim of arriving at a complex conception of borders. This “way of thinking,” which, in light of a certain research question, serves to determine who or what constitutes ‘borderscapes’ in what way, is described by Brambilla (2015, p. 22) as a “multi-sited approach”: “[A] multi-sited approach not only combining different places where ‘borderscapes’ could be observed and experienced [...] but also different socio-cultural, political, economic as well as legal and historical settings.” The goal here is to follow the border in its social and spatial diffusion into the social arenas in which it occurs and where it is contested. This procedure, also known as “seeing like a border” (Rumford, 2012, p. 895), reveals the relevant actors, discourses, practices, etc. in their mutual referential contexts, making ‘borderscapes’ identifiable as an object of investigation. However, ‘borderscapes’ can never be constructed as carefully delineated and conclusively determined objects of investigation. Rather, it is always a cutout (temporarily presented as a situated constellation) from the multiple and complex temporal and spatial ramifications of the border, which – as a formation embedded in the social – are continuously re-forming themselves.

(2) ‘Borderscaping’ as a method of empiricism: This understanding of ‘borderscaping’ focuses on empirically observable action and thus on the dynamics of or in ‘borderscapes’. ‘Borderscaping’ here refers to the performative process of (re)shaping the “border as a landscape.” As with Schimanski (2015, p. 43), “landscaping” is understood here as a process in which ‘hegemonic borderscapes’ are challenged or reshaped by resistant practices. ‘Borderscaping’ as a strategy of re-formation – reconstructed on empirical material – is therefore primarily to be found in the struggle for borders, which at the same time opens up spaces of possibility.

(3) ‘Borderscaping’ as a method of active Border Studies: This understanding allows the borders’ spaces of possibility to unfold “[by] moving from a rendering of the border as a space of crisis to [...] a space of political creativity, as a space [...]” [of] politics of possibilities to come” (Brambilla, 2021a, p. 15). ‘Borderscaping’” as a technique of (re)shaping or even intervention is to be placed between research as critical knowledge production and ‘borderscapes’ as bordered realities of life. As shown by Brambilla (2021b, p. 85), the aim is to understand research itself as a “political and performative method” which allows insights into the complexity and contested nature of ‘borderscapes’, with the aim of making the invisible visible and/or to turn suppressed existences into border shapers. This engaged concern, which at the same time turns border scholars into “landscapers,” is inspired by the “Border as Method” approach (Mezzadra and Neilson, 2013), which is equally about knowledge of the (bordered) world and how it is shaped. “It is above all a question of politics, about the kinds of social worlds and subjectivities produced at the border and the ways that thought and knowledge can intervene in these processes of production. To put this differently, we can say that method for us is as much about acting on the world as it is about knowing it” (Mezzadra and Neilson, 2013, p. 17).

The polysemicity of the ‘borderscapes’ approach was systematized here using analytical distinctions and thus opened up for interdisciplinary discussions, which is intended to initiate further theoretical-conceptual developments.

6. Conclusion

This article has examined the most widespread understanding of ‘borderscapes’ in Border Studies and has shown the basic features of the somewhat vague and variably interpreted approach. In doing so, ‘borderscapes’ was systematized as a relational, diffused, episodic, perspectival, and contested formation, and possible appropriations were presented. The approach localizes the border in a multitude of social processes that can be changed and shaped, relate to one another in a transscalar and contested manner, and, in their complex interplay, produce effects that establish or (de)stabilize borders. ‘Borderscapes’ thus transfers borders into the diffused landscapes of their multiple effects and negotiations, which take place on “territorial margins” but are conceptually emancipated from them. The approach thus makes an analytical offer that escapes the “territorial trap” (Agnew, 1994), creates sensitivity for the complexity of borders, and regards them as resources. After all, it is also one of the benefits of ‘borderscapes’ to conceive of the actors, practices, discourses etc. that are effective in border (de)stabilization as a relational formation, with which experiences, representations, narratives, corporealities, and much more are brought into a common, complex context. The relationality that characterizes this context connects the symbolic with the material dimension and closes the so-called “metaphorical-material border gap” (Brambilla, 2021b, p. 86). Furthermore, the reference contexts make it possible to complexify ‘borderscapes’ via the (critical) analysis and thus to draw a differentiated picture of the border as well as to develop the borders’ spaces of possibility.

In addition to these benefits, problems and the polysemicity of the approach were also mentioned that make interdisciplinary exchange within Border Studies more difficult. Regarding ‘borderscapes’ as an object of investigation, the question that has not been sufficiently clarified is what qualifies the constituents to be part of the powerful formation and consequently to become the subject of the analysis. For this, conceptual and, above all, social-theoretical considerations are lacking. These considerations overcome scalar thinking and take into account the relationship between material and immaterial or animate and inanimate constituents in their complex interplay. The proposal made to orient the construction of ‘borderscapes’ via the relevant-making or relevant-becoming of the border on empiricism can work on this desideratum and at the same time refers to the potential of practicing the approach as a method(ology): “Rather than as a concrete empirical category, the concept of ‘borderscapes’ is better used as a way of approaching bordering processes [...] wherever a specific border has impacts, is represented, negotiated or displaced.” (Laine, 2017, p. 13) This perspective, which tries to interweave the question of the object of investigation and the method(ology), ties in with the understanding of ‘borderscaping’ as a method of object construction and engaged border research.

In addition to critical knowledge production, the approach primarily aims to adequately consider and understand the complexity of borders. ‘Borderscapes’ is undoubtedly a suitable instrument for this: “[The] borderscapes approach [...] represents a highly promising tool for ‘re-assembling’ border complexity.” (Scott, 2020b, p. 10); or: “[T]he borderscape notion offers tools to enhance our understanding of complex bordering, ordering and othering processes.” (Brambilla, 2021a, p. 15) However, it can be observed in research practice and the conceptual debate about ‘borderscapes’ that the (achieved) conclusions about the complexity of borders often fall short. Many academic articles focus entirely on capturing as many constituents of ‘borderscapes’ as possible and then examining them more or less in isolation from each other. The numerous reference contexts are neglected, which not only represent the interplay of the ‘borderscapes’ constituents, but also make the border a complex object. After all, the emergent effects of the establishment or (de)stabilization of borders which emanate from ‘borderscapes’ are not due to the constituents of the relational formation but rather to their complex interplay, which has a performative effect. The philosopher and complexity researcher Paul Cillier (2016, p. 142) makes this central characteristic of ‘borderscapes’ clear when he explains complex systems: “Complex systems display behavior that results from the interaction between components and not from characteristics inherent to the components themselves. This is sometimes called emergence.” This understanding of complexity, on which the ‘bordertextures’ approach is based (Wille et al. forthcoming), focuses on the reciprocal reference contexts, which initially raise questions about how ‘borderscapes’ function and thus allow formulations based on the performative logics of border (de)stabilizations. Against this background, attention is drawn to the confusion of complexity with multiplicity, which is not uncommon in (and outside of) ‘borderscapes’ research. The multiplicity of the border, with which the multitude of relevant actors, practices, and discourses in ‘borderscapes’ (or elsewhere the multitude of dimensions of the border) is usually addressed, does not (yet) make it possible to completely grasp or even to understand the complexity of the border. Thus, it is important to turn to the processes between the relevant actors, practices, discourses (or dimensions), which in their interaction become effective as border (de)stabilizations and can be accessed through their mutual referential contexts.

 

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Schwerpunkt
Théories - Concepts - Méthodes

Borderscapes

1. Einleitung

‚Borderscapes‘ als ein Ansatz, der konzeptionelle und methodologische Aspekte einschließt, steht für die Weiterentwicklung des “‘bordering turn’” (Cooper, 2020, S. 17), die sich im Zuge der Renaissance von Grenzen und der davon ausgehenden wissenschaftlichen Impulse in den 2010er Jahren vollzog. Trotz nicht eindeutiger Definition und einer gewissen konzeptionellen Offenheit ist ‚borderscapes‘ sowohl in der geopolitischen als auch kulturwissenschaftlichen Grenzforschung in der Weise verbreitet, dass der Eindruck entstehen könnte „speaking about borderscapes is almost a fashion“ (Dell’Agnese und Amilhat-Szary, 2015, S. 5). Damit ist bereits angedeutet, dass der Ansatz breit rezipiert wird. Kritische Auseinandersetzungen oder Überlegungen zu seiner Operationalisierung bleiben aber noch die Ausnahme. Neben diesen kritischen Worten sind jedoch eine Reihe von Stärken des Ansatzes hervorzuheben, die eine differenzierte Konzeption von Grenzen in der Grenzforschung weitgehend durchgesetzt haben. Das Verständnis von Grenzen bei ‚borderscapes‘ – das aus didaktischen Gründen vorausgeschickt wird – reiht sich in den „complexity shift“ (Wille, 2021) als einen noch jungen Trend der Grenzforschung ein. Dazu zählen die Anliegen von Grenzforscher*innen, Grenzen nicht länger ‚nur‘ als Effekte ‚überschaubarer‘ bordering-Prozesse (Van Houtum und Van Naerssen, 2002) oder als unhinterfragte „lines in the sand“ (Parker und Vaughan-Williams 2009) zu betrachten, sondern darüberhinausgehend Grenzen als machtvolle Ensembles von multiplen Akteuren, sozialen Schauplätzen, (Im-)Materialitäten, Multilokalitäten, Multivalenzen oder Temporalitäten zu untersuchen. Diese komplexere Betrachtungsweise, die die Grenze als wirkmächtige Formation (und nicht als außerhalb einer solchen Formation existent) fasst und sich dabei für ihre Funktionsweise interessiert, impliziert ebenfalls der Ansatz ‚borderscapes‘. Er setzt Grenzen in eins mit transskalaren Formationen von Elementen, durch deren komplexen Zusammenspiel sich Grenzen ereignen: „The borderscape is not purely an external effect of the border, but an assemblage in which bordering takes place.” (Schimanski, 2015, S. 40)

Die Idee der Formation, die hier für die Grenze steht, kommt in den zahlreichen Umschreibungen zum Ausdruck, die sich an einer Erklärung von ‚borderscapes‘ versuchen: „panoramas”, „contexts” (Scott, 2020a, S. 151), „zone” (Rajaram und Grundy-Warr, 2007, S. xxx), „spaces“ (Brambilla, 2015, S. 18), „fluid field“ (Brambilla, 2015, S. 26), „sites of struggle“ (Brambilla und Jones, 2019) oder „horizon“ (Stojanovic, 2018, S. 147). Die Umschreibungen reichen von statischen bis hin zu dynamischen Auffassungen, aber auch von abstrakten bis zu konkreten und zumeist raumbezogenen Anschauungen. Das Deutungs-spektrum verweist auf die verschiedenen Interpretationen des Ansatzes in der Grenzforschung, die selbst als ein „interdisciplinary borderland“ (Cooper, 2020, S. 18) gilt. Dieser Beitrag begibt sich in eben dieses Borderland, um die Grundzüge des Ansatzes im Lichte seiner „‘irresistible vagueness’” (Krichker, 2019, S. 2) und „polysemicity” (Brambilla, 2015, S. 20) zu rekonstruieren. Dafür werden zunächst die Verwendungen von ‚borderscapes‘ ab der Jahrtausendwende und die damit implizierten Verständnisse des Begriffs betrachtet. Das besonders weit verbreitete Verständnis wird mit ‚Grenze als Landschaft‘ wiedergegeben und mit ‚borderscapes‘ als Ansatz der komplexitätsorientierten Grenzforschung verknüpft. Dafür wird ‚borderscapes’ vor allem anhand der Arbeiten der Anthropologin Chiara Brambilla als relationale, diffundierte, episodische, perspektivische und umkämpfte Formation systematisiert, die mit einer oder mehreren nationalen Grenzen in Beziehung steht. Abschließend werden über Beispiele der kulturwissenschaftlichen Grenzforschung mögliche Anwendungen des Ansatzes vorgestellt und die konzeptionelle Offenheit von ‚borderscapes’, die sich besonders in method(olog)ischen Mehrdeutigkeiten widerspiegelt, besprochen.

2. Begriffsverwendungen

Der Begriff ‚borderscapes‘ wurde von den Künstlern Guillermo Gómez-Peña und Roberto Sifuentes geprägt, als sie vor zwanzig Jahren im Magic Theater (San Francisco) die Performance Borderscape 2000: Kitsch, Violence, and Shamanism at the End of the Century (1999) aufführten (dell’Agnese und Amilhat Szary, 2005, S. 4f.). Nach der Jahrtausendwende ist der Begriff auch in der Wissenschaft auszumachen, wenn zunächst auch nur vereinzelt: im Aufsatz Borderscapes, the Influence of National Borders on European Spatial Planning von Arjan Harbers (2003), im Kapitel Boundaries in the Landscape and in the City von Gabi Dolff-Bonekämper und Marieke Kuipers (2004), im Vortrag Bollywood’s Borderscapes von Elena dell’Agnese (2005) auf einer Konferenz der American Association of Geographers oder im Buch Stories of the ‘Boring Border‘: The Dutch-German Borderscape in People’s Minds von Anke Strüver (2005).

 Abbildung 1 : Häufigkeit der Nennung des Begriffs ‚borderscapes‘ nach Jahren (1990-2019) im englischsprachigen Textkorpus von Google Books; Quelle: Google Books, https://books.google.com/ngrams (Zugriff: 7 Juli 2021).

Abbildung 1 : Häufigkeit der Nennung des Begriffs ‚borderscapes‘ nach Jahren (1990-2019) im englischsprachigen Textkorpus von Google Books; Quelle: Google Books, https://books.google.com/ngrams (Zugriff: 7 Juli 2021).


Nach Mitte der 2000er Jahre findet ‚borderscapes’ eine stetig wachsende Verbreitung in der wissenschaftlichen Debatte. Dafür maßgeblich sind die Veröffentlichung des Buchs Borderscapes: Hidden Geographies and Politics at Territory’s Edge des Sozialanthropologen Prem Kumar Rajaram und Geografen Carl Grundy-Warr (2007) sowie eine Reihe von Konferenzen im Rahmen der International Geographical Union: Borderscapes: Spaces in Conflicts/Symbolic Places/Networks of Peace (Trento, 2006), Borderscapes II: Another Brick in the Wall? (Trapani, 2009) und Borderscapes III (Trieste, 2012). In den 2010er Jahren setzt eine Popularität des Begriffs ein, die vermutlich auf das Forschungsvorhaben EUBORDERSCAPES – Bordering, Political Landscapes and Social Arenas: Potentials and Challenges of Evolving Border Concepts in a post-Cold War World (Euborderscapes, 2016) zurückgeht. Aus dem multidisziplinären Projekt (2012-2016) mit 22 Partnern aus 17 Ländern, das vom 7. Europäischen Forschungsrahmenprogramm gefördert wurde, ist eine Vielzahl an intellektuellen Impulsen und wissenschaftlichen Veröffentlichungen hervorgegangen, die den Begriff als einen Ansatz der komplexitätsorientierten Grenzforschung profiliert haben. Dazu zählt unter anderem der Sammelband Borderscaping: Imaginations and Practices of Border Making (Brambilla et al., 2015).

Der knappe Abriss zur Wortkomposition aus „border“ und „landscapes“ spiegelt ihren überwiegenden Gebrauch im Plural, ihre noch vergleichsweise junge Popularität und Verwendung in unterschiedlichen Wissenschaftsfeldern wider. Damit sind auch verschiedene Verständnisse des Begriffs verknüpft, die in der aktuellen Grenzforschung mehr oder weniger theoretisch-konzeptionell reflektiert zu Tage treten (im Folgenden auch dell’Agnese und Amilhat Szary, 2005):

(1) Landschaft an der Grenze: Für das Verständnis von ‚borderscapes‘ als Landschaft an der Grenze steht exemplarisch der Aufsatz von Harbers (2003). Dieser fasst ‚borderscapes‘ als eine Landschaft auf, die von der Präsenz einer Staatsgrenze gekennzeichnet bzw. beeinflusst ist: „[W]e shall describe the distortions borders bring to the built environment or nature as ‘border solidifications’, or borderscapes.” (Harbers, 2003, S. 143) Demnach steht ‚borderscapes‘ für einen physischen Raum an bzw. entlang einer nationalen Grenze, in dem sich die Diskontinuitäten staatlicher Souveränität materialisieren. Diesem Verständnis folgen auch einige Arbeiten der Politischen Geographie, die bereits in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts die Rolle des Staates als ‚Landschaftsgestalter‘ thematisiert hat.

(2) Landschaft durch die Grenze: Auch bei diesem Verständnis von ‚borderscapes‘ geht es um die Gestaltung von physischem Raum in Verbindung mit Staatsgrenzen. Allerdings fragen die Autorinnen Dolff-Bonekämper und Kuipers (2004) nicht, inwiefern sich die Diskontinuitäten staatlicher Souveränität in einer Landschaft an der Grenze materialisieren, sondern welche Rolle die Grenze im Prozess der Gestaltung einer Landschaft spielt. Dafür führen sie mit Julian Minghi und Dennis Rumley (1991) die Raumentwicklung in Grenzregionen an und die in diesem Prozess wirksamen Diskontinuitäten: Kompetenzen, Politikstile, Entscheidungsprozesse usw. Die Autor*innen verstehen unter ‚borderscapes’ also eine grenzüberschreitende Landschaft, die durch die Grenze entsteht – d.h. über die produktiven Aushandlungen der durch die Staatsgrenze implizierten Diskontinuitäten.

(3) Die Grenze als Landschaft: Dieses Verständnis fasst die Grenze selbst als eine sich fortwährend wandelnde Landschaft und stützt sich – wie auch der Performancekünstler Guillermo Gómez-Peña (Kun, 2000) – auf die „Scapes of Globalization“ von Arjun Appadurai (1996). Mit dem Konzept beschreibt der Anthropologe im Zuge der Globalisierungsdebatte der 1990er Jahre die Welt als eine transnationale Formation aus Strömen, Austauschprozessen und Überlappungen, die entgegen der Vorstellung einer statisch-binär organisierten Welt für eine hybride und unbeständige globale Landschaft steht. Der Landschaftsbegriff wird hier metaphorisch zur Beschreibung von dynamischen und transskalaren Verflechtungen gebraucht, die sich zwar räumlich, aber nicht im Mosaik der nationalstaatlichen Ordnung abbilden lassen. ‚Borderscapes‘ in diesem Sinn emanzipiert sich vom Raum an oder entlang des ‚territorialen Rands‘ und steht selbst für einen mobilen und relationalen Raum:

In line with Appadurai’s reflection, the borderscapes concept brings the vitality of borders to our attention, revealing that the border is by no means a static line, but a mobile and relational space. […] Thus, the concept of borderscape enables a productive understanding of the processual, de-territorialised and dispersed nature of borders and their ensuing regimes and ensembles of practices. (Brambilla, 2015, S. 22)

Die vorgestellten Begriffsverständnisse von ‚borderscapes‘ beziehen sich durchgängig auf eine Landschaft, jedoch mit verschiedenen Schwerpunktsetzungen. So steht bei den ersten beiden Begriffen ein physisch-territorialer Raum als Landschaft im Vordergrund, deren geographische Lage an, entlang oder über eine Staatsgrenze zentral ist und die von einer äußeren Instanz in jeweils unterschiedlicher Weise gestaltet wird. Beim dritten Begriffsverständnis wird die Idee der erdräumlichen Landschaft abgelöst von jener eines Verflechtungszusammenhangs, dessen Gestaltung von keiner äußeren Instanz ausgeht und geographische Lokalisierung nachrangig ist. Die hier als multilokal verstandene Landschaft steht für die Grenze, der als eigendynamische Formation selbst eine gewisse Gestaltungskraft zugeschrieben wird. Dementsprechend erfährt die performative Bedeutung von landscape, die auf eine soziokulturelle Überformung bzw. Gestaltung (shape) abzielt, beim Verständnis von ‚Grenze als Landschaft‘ eine spezifische und mitunter kritische Akzentuierung: „the notion of ‘scapes’ is part of a political project of ‘making’ that highlights the ways in which the borderscape affords particular sets of reproductive practices and shapes political subjectivities in a particular manner.“ (Brambilla, 2015, S. 24) ‚Borderscapes‘ im Sinne von ‚Grenze als Landschaft‘ unterscheidet sich also in mehrfacher Hinsicht von den vorangestellten Begriffsverständnissen. Zugleich gilt ‚Grenze als Landschaft‘ als das am weitesten verbreitete Verständnis von ‚borderscapes‘ in der aktuellen Grenzforschung (Krichker, 2019, S. 4), weshalb es weiter vertieft wird.

3. Grenze als Landschaft

Die Popularität des Ansatzes ‚borderscapes‘ ist zweifelsohne auf das oben genannte beinahe gleichnamige Forschungsprojekt zurückzuführen. Eine der daran beteiligten Grenzforscher*innen hat einen wesentlichen Beitrag dazu geleistet, dass sich ‚borderscapes‘ von einem aufkommenden Begriff zu einem breit rezipierten Ansatz der komplexitätsorientierten Grenzforschung entwickeln konnte: Chiara Brambillas Aufsatz Exploring the Critical Potential of the Borderscape Concept (2015) bietet zwar keine abschließende Definition oder Operationalisierung des Ansatzes, aber eine Vielzahl theoretischer Perspektiven und konzeptioneller Überlegungen, wie Grenzen komplex und kritisch gedacht und schließlich untersucht werden können. In dem Aufsatz will die Anthropologin “a novel ontological outlook” vorlegen “for the contemporary situation of globalisation and transnational flows where borders appear, disappear, and reappear with the same but different locations, forms and functions.” (Brambilla, 2015, S. 26). Dafür knüpft sie an die damals noch junge Strömung der Critical Border Studies (Parker et al. 2009; Parker and Vaughan-Williams 2012) an und versucht über alternative Zugänge, die das westliche Denkmodell der fixen Binaritäten überwinden und Grenzen als in Raum und Zeit unbeständige Konstruktionen erschließen, Themen und Aspekte zu fassen, mit denen sich die Grenzforschung bis dato kaum beschäftigt hatte. Brambilla schlägt dafür eine „processual ontology“ (Brambilla 2015, S. 26) für Grenzen vor, die anerkennt, „that reality is evolving and constantly emerges and reemerges showing that being and becoming are not inseparable.” (Brambilla, 2015, S. 26)

Über diese Perspektive, die die soziale Gemachtheit und Veränderbarkeit von Grenzen betont, werden bordering-Praktiken als fortlaufend reproduzierte und dynamische performances gefasst, die in gesellschaftliche Prozesse eingebettet sind bzw. sich über diese artikulieren. Der Fokus auf die gesellschaftlichen Arenen von Grenzen ist dem Anliegen geschuldet „to ‚humanise‘ borders“ (Brambilla, 2015, S. 27), womit Brambilla die kollektiven Repräsentationen, individuellen Erfahrungen bzw. Wirksamkeiten von Grenzen in den Blick bekommen und analysierbar machen will: „[…] focusing on how borders are embedded in the practice of the ordinary life and continuously emergent through the performative making and remaking of difference in everyday life.” (Brambilla, 2021a, S. 15). Darüber soll auch eine kritische Perspektive auf Grenzen eingenommen werden, die auf die im lebensweltlichen Alltag anzusiedelnde Verhandlung von ethisch oder rechtlich legitimierten bordering-Praktiken einerseits und von Widerstand oder Subversion angeleiteten bordering-Praktiken andererseits fokussiert (Brambilla, 2015, S. 20). Solche Aushandlungsprozesse im Spannungsfeld sogenannter „hegemonic borderscapes“ und „counter-hegemonic borderscapes“ versteht Brambilla nicht nur als gesellschaftliche Arenen, in denen sich Grenzen in besonders expliziter Weise artikulieren. Auch treten an solchen „sites of struggle“ (Brambilla, 2015, S. 29) unterdrückte Existenzen und alternative Diskurse zu Tage, die der Ansatz sichtbar machen will. In diesem Zusammenhang fasst Brambilla (2021a, S. 14) ‚borderscapes‘ „as shifting fields of claims, counter-claims and negotiations among various actors and historically contingent interests and processes.”

Mit diesen Erläuterungen sind bereits die wesentlichen Grundzüge von ‚borderscapes‘ dargelegt. Allerdings wirft die Auffassung von ‚Grenze als Landschaft‘ weiterführende Fragen auf, wie etwa nach den Konstituenten von ‚borderscapes‘, ihrer Zusammenhänge, räumlich-territorialen Bezüge u.v.m. Diese und weitere Teilaspekte des Ansatzes werden im Folgenden besprochen.

(1) Grenze als relationale Formation: Hinsichtlich der Elemente, die ‚borderscapes‘ ausmachen, liegen weder hinreichende noch kohärente Aussagen vor. Zwar besteht Konsens darüber, dass sowohl materielle als auch immaterielle Elemente für ‚borderscapes‘ eine Rolle spielen; welche Merkmale sich dafür qualifizieren, bleibt allerdings unbestimmt. So reichen die Aussagen zu den Konstituenten von ‚borderscapes‘ von “all aspects of the bordering process” (Nyman und Schimanski, 2021, S. 5) über “a broad range of the social processes around the borders” (Krichker, 2019, S. 5) oder “the various elements of bordering” (Bürkner, 2017, S. 86) bis hin zu Konkretisierungen von höchst unterschiedlichem Abstraktionsgrad. Dazu zählen zum Beispiel Visa- und Einreiseregelungen, Gesetze, politische Rhetorik, Literatur, Kunst, Beamte, Wissen, Institutionen, physische Artefakte, Diskurse, Überwachung, Barrieren, soziokulturelle Alltagspraktiken usw. (Nyman und Schimanski, 2021; Bürkner, 2017; Laine, 2017; Brambilla, 2015). Welche Elemente nun für ‚Grenzen als Landschaften‘ konstitutiv sind, scheint eine empirisch zu beantwortende Frage zu bleiben. Sie kann mit Blick darauf bearbeitet werden, inwiefern (im-)materielle Elemente in und durch ‚borderscapes‘ empirisch relevant (gemacht) werden. Dafür erscheinen die (oft teilweise induktiv identifizierten, teilweise deduktiv gesetzten) Relationierungen wesentlich, zeigen sie doch an, wer oder was in ‚borderscapes‘ relevant zu sein scheint und somit Teil der Formation ist. Die Rolle und Ausprägungen dieser Relationierungen bleiben allerdings ebenfalls unterbestimmt, wenn nur allgemein darauf verwiesen wird, dass ‚borderscapes‘ „a space [of] complex interactions“ (Brambilla, 2015, S. 24), “a […] space connecting up all aspects of the bordering process” (Nyman und Schimanski, 2021, S. 5) oder eine Art ‚meeting point of the various elements of bordering‘ (Bürkner, 2017, S. 86) sei.

Nähere Bestimmungen, inwiefern sich die Konstituenten von ‚borderscapes‘ aufeinander beziehen können, finden sich bei Scott (2017, S. 16) bzw. Laine (2017, S. 14), die eine inklusive bzw. komplementäre Relation erkennen, wenn die ‚Grenze als Landschaft‘ sowohl politische Visionen und Prozesse als auch Alltagspraktiken und Repräsentationen in einen Zusammenhang bringt. Eine weitere Spezifizierung der Relationen nehmen Rajaram und Grundy-Warr (2007, S. xxvi) vor, die Spannungen und Konflikte als ein ‚borderscapes‘ kennzeichnendes Moment betrachten: „The borderscape is recognizable not in a physical location but tangentially in struggles.”

(2) Grenze als diffundierte Formation: Die Frage nach der Lokalisierung von ‚borderscapes‘ und ihren räumlich-territorialen Bezügen geht in der sozialen Gemachtheit und Multiplizität auf. Dafür wird die Idee der gesellschaftlichen Arenen aufgegriffen, in denen sich Grenzen ereignen: „the border becomes […] something camouflaged in a language and performance of culture, class, gender, and race […]. Such camouflage reproduces the border in the multiple localities and spatialities of state and society” (Rajaram und Grundy-Warr, 2007, S. x). Die genannten – aber auch viele andere – Schauplätze stehen für die multiplen und räumlich verstreuten gesellschaftlichen Prozesse, welche die Signatur von Grenzen tragen. ‚Borderscapes‘ bzw. die Formation ihrer Schauplätze kann zwar durchaus an oder entlang einer nationalen Grenze ‚vorkommen‘, ihre Lokalisierung erschließt sich aber grundsätzlich über die sozialen Wirksamkeiten bzw. Artikulationen nationaler Grenzen, die nationalen Ordnungen allerdings entgleiten. Darauf verweist auch Schimanski (2015, S. 36), der ‚borderscapes’ „an inherent resistance to state demarcation” zuschreibt und alternative Ordnungskategorien zur Lokalisierung von ‚Grenze als Landschaft‘ anführt: „[T]he borderscape is not just a question of what happens on the border or in the immediate borderlands, but also of what happens at any spatial distance from it, at any scale, on any level, in any dimension.” ‚Borderscapes‘ sind also nicht zwangsläufig oder sogar selten am ‚territorialen Rand‘ anzutreffen; auch lassen sie sich nicht ohne Weiteres in den an sie herangetragenen nationalen oder anderen räumlichen Kategorien abbilden. Ihre Lokalisierung bleibt ein empirisches Projekt, das den sozialen Wirksamkeiten einer oder mehrerer nationaler Grenzen folgt „into a multiplicity of fields and locations“ (Rosello und Wolfe, 2017, S. 7) und darüber eine mehr oder weniger extensive räumliche Diffundiertheit der betrachteten Formation bestimmen kann.

(3) Grenze als episodische Formation: ‚Borderscapes‘ sind höchst vitale (Rajaram und Grundy-Warr, 2007, S. x), mobile (Brambilla, 2015, S. 22) sowie fortlaufend reproduzierte (Brambilla, 2015, S. 26) und damit transitorische (Bürkner, 2017, S. 86) Formationen. Ihr flüchtiger Charakter wird hier als episodisch spezifiziert, und zwar in doppelter Hinsicht: sowohl in ihrer räumlichen Diffundiertheit als auch in ihrer Zeitlichkeit sind ‚Grenzen als Landschaften‘ als episodisch aufzufassen, stehen sie doch mit den stetig im Wandel befindlichen sozialen, kulturellen, politischen und räumlichen Verhältnissen in Beziehung. Dies legt die Annahme nahe, ‚borderscapes‘ seien nur als Momentaufnahmen empirisch ‚einzufangen‘; ihre fortdauernden Re-Formierungen allerdings eröffnen diachrone Perspektiven, die wiederum das Werden von ‚Grenzen als Landschaften‘ in Raum und Zeit verstehen helfen. So argumentiert auch Brambilla (2015, S. 27) in Kritik an verbreiteten ahistorischen Betrachtungen: „[T]he borderscapes concept enables us to understand that the time-space of borders is inherently unstable and infused with movement and change. Furthermore, the focus on borderscapes avoids the ahistorical bias, which besets much of the discourse on borders and globalisation.” ‚Borderscapes’ stehen also für andauernd im Wandel befindliche Raum-Zeit-Bindungen, über die sich Grenzen ereignen und die multiple Räumlichkeiten sowie Zeitlichkeiten episodenartig hervorbringen.

(4) Grenze als perspektivische Formation: Je nach eingenommenem Blickwinkel stellen sich ‚Grenzen als Landschaften‘ anders dar und entfalten unterschiedliche Bedeutungen. Das heißt, ‚borderscapes’ sind auch eine Frage der Perspektive: „The border is a ‘perspectival’ construction […] as a set of relations that have never been given, but which vary in accordance with the point of view adopted in interpreting them.“ Brambilla (2015, S. 22) bezieht sich hier auf den Scapebegriff von Appadurai (1996, S. 33), der erklärt, Scapes seien „not objectively given relations that look the same from every angle of vision but, rather, that they are deeply perspectival constructs, inflected by the historical, linguistic, and political situatedness of different sorts of actors”. Die so grundgelegte Situiertheit von ‚borderscapes‘ umschreibt Brambilla (2015, S. 25) mit dem Bild des Kaleidoskops. Die Metapher soll zeigen, wie die vielzähligen Konstituenten und komplexen Relationen der Formation in den Blick genommen bzw. im Blick gehalten werden können, wie variabel ihre Re-Formierungen in Raum und Zeit vorstellbar sind und wie viele Blickwinkel und damit analytischen Zugriffspunkte sich auf ‚Grenzen als Landschaften‘ ergeben. Besonders letzter Aspekt schließt an das Anliegen Brambillas (2015, S. 27) an, „to ‚humanise‘ borders“, ermöglicht die kaleidoskopische Perspektive doch eine Analyse von Grenzen, um „taking into account not only the ‘big stories’ of the nation-state construction, but also the ‘small stories’ that come from experiencing the border in day-to-day life […] also considering their visible and hidden interactions.” (Brambilla, 2015, S. 25)

Insofern steht die Betrachtung von ‚borderscapes‘ als perspektivische Formation zugleich für ein Vorgehen, das die multiplen Konstellationen mit ihren jeweiligen Multivalenzen der Grenze (Wille, 2021, S. 112) erschließt und so auch unterdrückte Existenzen sichtbar macht.

(5) Grenze als umkämpfte Formation: Die oben eingeführte kritische Perspektive auf Grenzen, die sich bereits in der Betrachtung von ‚borderscapes‘ als perspektivische Formation widerspiegelt, wird von Brambilla (2021a, S. 14) über den privilegierten Fokus auf „borders’ conflicting multiplicity“ akzentuiert. Damit ist das dynamische und konfliktuelle Zusammenspiel der Konstituenten von ‚borderscapes‘ angesprochen, das Grenzen als umkämpfte Formationen im Sinne von „site[s] of struggle” (Brambilla, 2015, S. 29) charakterisiert. Der Fokus auf das Schnittfeld von „hegemonic borderscapes“ und „counter-hegemonic borderscapes“ ist einem doppelten Anliegen geschuldet: Zum einen sollen darüber Marginalisierungs- und Invisibilisierungstechniken entlarvt werden, zum anderen soll darüber ein Verständnis von Grenzen als „engine[s] of social organisation and change” (Brambilla, 2015, S. 26) stark gemacht werden:

[It] means giving visibility back to stories of people on the move, of people who live in the borderlands, of ‘people who make opportunities, not violence, at the edges of the state’ […]. It means capturing the possibility of alternative border futures, through which people can effectively change the ‘terms of recognition’ within which they are generally trapped, opening up new political spaces of subjectivation and agency that disrupt the hold that borders […] have over people’s lives and move towards alternative forms of political arrangements, beyond the contours of present political categorisations. (Brambilla, 2021a, S. 16)

Die Betrachtung von Grenzen als umkämpfte Formation macht also nicht nur marginalisierte Existenzen oder invisibilisierte Diskurse sichtbar, sie fasst Grenzen zugleich als Möglichkeitsräume und damit als Ressourcen für „alternative border futures“ (Brambilla, 2021a, S. 16), die sich in alternativen Ordnungen, Subjektivierungen und Ermächtigungen artikulieren (können).

Die vorgenommene Erläuterung von ‚borderscapes‘ gilt es einzuordnen. Die Grundzüge und Teilaspekte des Ansatzes stützen sich hier vor allem auf die Arbeiten von Brambilla, die elaborierte theoretisch-konzeptionelle Überlegungen zur ‚Grenze als Landschaft‘ vorgelegt hat. Obwohl diese in der Grenzforschung breit rezipiert wurden und werden, handelt es sich dabei keineswegs um einen in identischer Weise geteilten und konsequent praktizierten Ansatz, der Grenzen gleichermaßen als relationale, diffundierte, episodische, perspektivische und umkämpfte Formationen fasst. Vielmehr sind unterschiedliche Aneignungen von ‚borderscapes‘ zu beobachten, die sich in die genannten Grundzüge und Teilaspekte mehr oder weniger einschreiben und spezifische Schwerpunkte setzen.

4. Aneignungen

Die vorgestellten Grundzüge und Teilaspekte des Ansatzes sind als theoretisch-konzeptioneller Rahmen zu betrachten, in dem sich komplexitätssensible Grenzforscher*innen bewegen und der Spielräume für spezifische Aneignungen lässt angesichts bestimmter Erkenntnisinteressen oder forschungspraktischer Aspekte. Krichker (2019, S. 1) hält in diesem Zusammenhang fest: „Emerging ‘borderscape’ studies deal with a variety of divergent topics with their own distinct interpretation of the concept.” Zwei solcher Interpretations- bzw. Aneignungsweisen werden im Folgenden unter konzeptionellen Gesichtspunkten aus dem Feld der kulturwissenschaftlichen Grenzforschung exemplarisch vorgestellt.

In seinem Aufsatz Border Aesthetics and Cultural Distancing in the Norwegian-Russian Borderscape untersucht der Literaturwissenschaftler Johan Schimanski (2015) die Rolle von Kunst und Literatur in Grenz(de)stabilisierungen. Dafür nutzt er den ‚borderscapes‘-Ansatz und wendet sich dem Beispiel der norwegisch-russischen Grenze zu. Dabei unterscheidet er konsequent zwischen der ‚Landschaft an der Grenze‘ und der ‚Grenze als Landschaft‘, die in seinem Beispiel empirisch teilweise zusammenfallen. Schimanskis Verständnis von ‚borderscapes‘ gründet auf der Idee eines komplexen und diffundierten Netzwerks, das von (umkämpften) rhetorischen, symbolischen und diskursiven Strategien zusammengehalten wird und territoriale Ordnungslogiken verstärkt und unterwandert. ‚Borderscapes‘ wird entsprechend als „an ambivalent space of […] power and resistance” (Schimanski, 2015, S. 37) verstanden, der alle Elemente umfasst, die an Grenz(de)stabilisierungen beteiligt sind. Um diese näher zu bestimmen, erläutert der Autor zunächst (kultur-)historische Entwicklungen in der norwegisch-russischen Grenzregion und die Rolle ihrer Grenze auf globaler und nationaler Ebene. Außerdem thematisiert er den „technoscape of the border“ (Schimanski, 2015, S. 40), der sich lokal über Schilder, Kontrollposten, Zäune usw. manifestiert, aber auch über die global standardisierten ‚Filter- und Sortiertechniken‘ an der Grenze, in den Konsulaten und Botschaften. Weiter wird der „mediascape of the border“ (Schimanski, 2015, S. 40) vorgestellt, zu dem Karten, Reiseführer, Geschichten, Ausstellungen, Webseiten, Fernsehen- oder Zeitungsberichte über die norwegisch-russische Grenzregion zählen, genauso wie Medien aus wissenschaftlicher Feldarbeit vor Ort oder künstlerische Arbeiten, die das territoriale Ordnungsprinzip thematisieren und/oder in der Grenzregion entstanden sind. Das Ensemble dieser Konstituenten und ihrer wechselseitigen Bezugnahmen formuliert Schimanski als ‚borderscapes‘, wobei die Auswahl der thematisierten Konstituenten unkommentiert bleibt.

Angesichts seiner Fragestellung geht der Autor ausführlich auf die Rolle von Kunst und Literatur in ‚borderscapes‘ ein: Künstlerische Arbeiten seien nicht als isolierte Registrierplatten aufzufassen, welche die Grenze abbilden oder repräsentieren; vielmehr sind sie in kulturelle und soziale Bedeutungszusammenhänge relational eingebettet und in Aushandlungen von Grenzen bzw. Ordnungen wirksam (Schimanski, 2015, S. 40f.). Über dieses performative Moment, das besonders in Anfechtungen von Grenzen sichtbar wird, sind Kunst und Literatur wie Grenzinfrastrukturen oder politische Diskurse in ‚borderscapes‘ gleichermaßen relevant: „The concept of borderscape implies that they [aesthetic works] participate in the same field of play as […] a border fence or a border commission.“ (Schimanski, 2015, S. 41) Im empirischen Teil des Aufsatzes rekonstruiert Schimanski anhand von Performances, Installationen, Ausstellungen und Romanen die dort vollzogenen Verhandlungen der norwegisch-russischen Grenze. Dabei macht er die Idee des komplexen Netzwerks produktiv und zeigt künstlerische Bezugnahmen zu historischen Ereignissen, lokalen Grenzsymboliken oder relevanten Akteuren auf, ebenso wie die praktizierten ästhetischen Strategien der Anfechtung und Neuverhandlung der Grenze. Solche Strategien versteht der Literaturwissenschaftler als performative Akte im Sinne eines „borderscaping“, das hegemoniale Diskurse nicht nur in Frage stellt, sondern vor allem multiple Perspektiven auf oder von der norwegisch-russischen Grenze zu Tage fördert und ihnen damit zur Sichtbarkeit verhilft.

Fragen der Un/Sichtbarkeit beschäftigen auch Chiara Brambilla (2021b) in ihrem Aufsatz In/visibilities beyond the spectacularisation: young people, subjectivity and revolutionary border imaginations in the Mediterranean borderscape. Dem Konzept „border spectacle“ (De Genova, 2012) folgend problematisiert Brambilla die zirkulierenden Narrative und Bilder von Migration an den Mittelmeergrenzen, die Migrierende vor allem als Bedrohung konstruieren, ihre vermeintliche Illegalität essentialisieren und Gewalt gegen sie legitimieren. Die mediale Spektakularisierung (spectacularisation) der Mittelmeergrenzen bediene sich dabei simplifizierender Techniken, welche die Komplexität des Grenzen-Migration-Nexus nicht nur reduzierten, sondern die Perspektive der Migrierenden ausblendeten. Brambilla will solchen „politics of in/visibility“ (Brambilla, 2021b, S. 84) ein differenziertes Bild von ‚Mediterranean borderscapes‘ entgegenhalten, der hier zunächst als eine Konstruktion der medialen Spektakularisierung verstanden wird – oder in den Worten von De Genova (2012, S. 492): als eine diskursive Formation „of both languages and images, of rhetoric, text and subtext, accusation and insinuation, as well as the visual grammar that upholds and enhances iconicity.“ Das differenzierte Bild von ‚Mediterranean borderscapes‘ entsteht bei Brambilla (2021b) über eine Komplexifizierung, welche einerseits die Perspektive von Migrierenden und/bzw. jenen einschließt, die die borderscapes‘ ‚bewohnen‘, und andererseits Möglichkeitsräume für Subjektivierungen und Ermächtigungen eröffnet. Dieses Vorgehen und die daraus hervorgehenden Effekte der Re-Politisierung bzw. De-Spektakularisierung versteht die Anthropologin als eine „political and performative method” (Brambilla, 2021b, S. 85), die sie als „borderscaping“ bezeichnet. ‚Borderscaping‘ soll die Wirksamkeiten der (spektakulisierten) Mittelmeergrenzen im Alltag offenlegen, Migrierende so sichtbar machen und sie zu Grenzgestalter*innen ermächtigen, wofür Brambilla den Untersuchungszusammenhang als perspektivische Formation behandelt:

I aimed to investigate how the rhetoric and policies of borders impact, conflict and exist in a dynamic relationship with everyday life, as well as how this rhetoric and policies are experienced, lived and interpreted by those who inhabit the Italian/Tunisian borderscape. This highlights the urgency of advancing a perspective that gives voice to a multiplicity of individual and group stances dealing with the Mediterranean neighbourhood as they are embedded in the realms of identities, perceptions, beliefs and emotions, whilst also examining practices and experiences of dealing with Euro/African Mediterranean interactions, both political and territorial, as well as symbolic and cultural. (Brambilla, 2021b, S. 89)

Wie im Zitat genannt, untersucht Brambilla die italienisch-tunesischen ‚borderscapes‘, die nicht nur für eine relationale Formation machtvoller Bilder und Narrative stehen. ‚Borderscapes‘ wird nunmehr umfassender als eine umkämpfte Landschaft (im-)materieller Diskurse und Praktiken verstanden, die sich auf die afrikanisch-europäischen Beziehungen mit ihren (Dis-)Kontinuitäten bezieht. Für die empirische Bestimmung arbeitet die Anthropologin mit jungen Menschen, die in Mazara del Vallo (Italien) leben – darunter solche, deren Familien aus Italien stammen und solche, deren Eltern vor zwei oder drei Generationen aus Tunesien (vor allem aus Mahdia) einwanderten. Über eine elaborierte Kombination qualitativer Methoden, die auf die Verschränkung von Erzählung und Visualisierung abzielt, erfasst Brambilla die Wahrnehmungen, Erfahrungen, Praktiken usw. der jungen Menschen zur italienisch-tunesischen Grenze. Diese betrachtet sie als Kristallisationspunkte von „counter-hegemonic borderscapes“ bzw. als performative Widerständigkeiten zur unterkomplexen medialen Spektaku-larisierung der „Mediterranean borderscapes“:

Young people sketch a counter-image of the Italian/Tunisian borderscape through a resistance that is enacted […] through imagining, experiencing, and performing in the Mediterranean neighbourhood.”; “[…] young people’s imaginaries and experiences challenge the tactical, pre-emptive invisibilisation that pervades hegemonic media narratives and political discourses of the spectacle. (Brambilla, 2021b, S. 94, 98)

Die vorgestellten Aneignungen des Ansatzes ‚borderscapes‘ berücksichtigen vor allem die kulturellen und symbolischen Dimensionen von Grenz(de)stabilisierungen. Dabei entwerfen sie mit jeweils unterschiedlicher Schwerpunktsetzung – jedoch mit geteilten Grundannahmen – einen Begriff von ‚borderscapes‘ und führen das Konzept des ‚borderscaping‘ ein. Schimanski und Brambilla (wie auch andere Grenzforscher*innen) unterscheiden damit zwischen dem Untersuchungsgegenstand ‚Grenze als Landschaft‘ und der Tätigkeit der ‚Landschaftsgestaltung‘. Allerdings arbeiten beide Aneignungsbeispiele mit jeweils unterschiedlichen Verständnissen von ‚borderscaping‘, wie im Folgenden erläutert wird.

5. Mehrdeutigkeiten

Wie oben angedeutet, resultiert die Attraktivität von ‚borderscapes‘ aus einer gewissen „theoretical and methodological vagueness” (Krichker, 2019, S. 1), die Grenzforscher*innen unterschiedliche Deutungen bzw. Aneignungen erlaubt. Die Kritik in diesem Zusammenhang, dass der Ansatz „[p]erhaps too open” (van Houtum, 2021, S. 38) sei, spiegelt sich grundlegend in der Frage wider, ob es sich hierbei um einen Untersuchungsgegenstand oder eine Method(ologi)e handelt. Diese Unbestimmtheit zeigt sich nicht nur im diffusen Gebrauch der Begriffe „borderscapes“ und „borderscaping“; auch wird ‚borderscape‘ variabel als „concept“, „approach“ oder „method“ bezeichnet. Die in diesem Beitrag gewählte Bezeichnung „Ansatz“ (approach) ist einschließend zu verstehen und umfasst ‚borderscapes‘ sowohl als Unter-suchungsgegenstand als auch als Method(ologi)e.

Als Untersuchungsgegenstand beruht ‚borderscapes‘ auf der oben dargelegten Systematisierung als relationale, diffundierte, episodische, perspektivische und umkämpfte Formation, die mit nationalen Grenzen in Beziehung steht. ‚Borderscapes‘ ist in diesem Sinne als ein analytischer Gegenstand aufzufassen, der – bevor oder während er mit bestimmten Methoden untersucht wird – (fortlaufend neu) bestimmt wird. Hier stellt sich allerdings die Frage, welche (im-)materiellen Elemente für ‚borderscapes‘ konstitutiv sind – oder in anderen Worten: Wer oder was (nicht) zu ‚borderscapes‘ zählt und entsprechend (keine) Berücksichtigung in der Analyse findet. Die wenigen Aussagen zu dieser Frage geben kaum Anhaltspunkte, obwohl ihre Bearbeitung einer potentiellen (und teilweise zu beobachtenden) Übergeneralisierung von ‚Grenze‘ entgegenwirken kann. Um letztgenannte, die auch als „borderism“ (Gerst, 2020, S. 149) bezeichnet wird, zu vermeiden, sollte klarer umrissen werden, was (im-)materielle Elemente dazu qualifiziert zu Konstituenten von ‚borderscapes‘ zu werden bzw. von Grenzforscher*innen als solche betrachtet zu werden. Dafür kann zum Beispiel das Kriterium „borderness“ (Green, 2012) angelegt werden, mit dem danach zu fragen ist, inwiefern (im-)materielle Elemente beteiligt sind “to the way borders are both generated by, and/or help to generate, the classification system that distinguish (or fails to distinguish) people, places and things in one way rather than another.” (Green, 2012, S. 580) Die interessierenden ‚borderscapes‘ können also dahingehend befragt werden, ob die sie potentiell ausmachenden (im-)materiellen Elemente in der Einsetzung oder (De-)Stabilisierung von Ordnungen bzw. Kategorisierungen, über die Grenzen manifest werden, relevant (gemacht) werden. Diese Befragung methodologischer Art, die eine gewisse Grenzhaftigkeit zu rekonstruieren und darüber den Unter-suchungsgegenstand ‚borderscapes‘ zu präzisieren versucht, entspricht dem Anliegen, Grenzen in ihren mehr oder weniger offensichtlichen und komplexen Wirkungsweisen in gesellschaftlichen Prozessen aufzuspüren. Bei diesem Vorgehen sind allerdings vorschnelle Setzungen durch Grenzforscher*innen auszuschließen, die ggf. Grenzhaftigkeiten übersehen oder unzulässige Grenzhaftigkeiten an den Untersuchungsgegenstand herantragen. Die Grenzhaftigkeit als Identifikationsmerkmal von ‚borderscapes‘ ist – wie oben erläutert – vielmehr als empirische Frage zu behandeln, die sich an der Relevanz der Grenze orientiert und von den ‚Bewohner*innen‘ von ‚borderscapes‘ bzw. aus den beobachteten Praktiken oder untersuchten Diskursen heraus zu beantworten ist.

Mit der Überführung von ‚borderscapes‘ in eine Tätigkeit verfolgen Grenzforscher*innen wiederum unterschiedliche method(olog)ische Anliegen, weshalb ‚borderscaping‘ bei näherer Betrachtung auf verschiedene Aspekte der komplexitätsorientierten Grenzforschung abzielt:

(1) Borderscaping als Methode der Gegenstandskonstruktion: ‚Borderscaping‘ ist in diesem Sinne zunächst als ein “way of thinking about the border” (Schimanski, 2015, S. 35) zu verstehen mit dem Ziel, zu einer komplexen Konzeption von Grenzen zu gelangen.
Dieser „way of thinking“, der im Lichte einer bestimmten Forschungsfrage der Bestimmung dient, wer oder was auf welche Weise ‚borderscapes‘ konstituiert, wird von Brambilla (2015, S. 22) als „multi-sited approach“ beschrieben: „[A] multi-sited approach not only combining different places where borderscapes could be observed and experienced [...] but also different socio-cultural, political, economic as well as legal and historical settings.” Es geht hier also darum, der Grenze in ihrer sozialen und räumlichen Diffundiertheit in die gesellschaftlichen Arenen zu folgen, in denen sie sich ereignet und wo sie umkämpft wird. Dieses auch als „seeing like a border“ (Rumford, 2012, S. 895) bezeichnete Vorgehen deckt die relevanten Akteure, Diskurse, Praktiken usw. in ihren wechselseitigen Verweisungszusammenhängen auf, wodurch ‚borderscapes‘ als Untersuchungs-gegenstand identifizierbar wird. Allerdings kann ‚borderscapes‘ niemals als ein sorgfältig abgezirkelter und abschließend bestimmter Untersuchungsgegenstand konstruiert werden. Vielmehr handelt es sich stets um einen – sich temporär als situierte Konstellation präsentierenden – Ausschnitt der multiplen und komplexen zeiträumlichen Verästelungen der Grenze, die sich – als Formation eingebettet ins Soziale – fortlaufend re-formieren.

(2) Borderscaping als Methode der Empirie: Dieses Verständis von ‚borderscaping‘ fokussiert auf das empirisch beobachtbare Geschehen und damit auf die Dynamik von oder in ‚borderscapes‘. ‚Borderscaping‘ bezieht sich hier auf den performativen Prozess der (Um-)Gestaltung (shape) der ‚Grenze als Landschaft‘. Die ‚Landschaftsgestaltung‘ wird hier – wie auch bei Schimanski (2015, S. 43) – als ein Vorgang verstanden, bei dem ‚hegemonic borderscapes‘ durch widerständige Praktiken angefochten bzw. überformt werden. ‚Borderscaping‘ als eine – am empirischen Material rekonstruierte – Strategie der Re-Formierung ist daher vor allem im Ringen um Grenzen anzusiedeln, das zugleich Möglichkeitsräume eröffnet.

(3) Borderscaping als Methode engagierter Grenzforschung: Dieses Verständnis bringt die Möglichkeitsräume von Grenzen zur Entfaltung „[by] moving from a rendering of the border as a space of crisis to […] a space of political creativity, as a space […] [of] politics of possibilities to come.” (Brambilla, 2021a, S. 15) ‚Borderscaping’ als Technik der (Um-)Gestaltung oder sogar Intervention ist hier zwischen Wissenschaft als kritische Wissensproduktion und ‚borderscapes‘ als vergrenzte Lebenswirklichkeiten anzusiedeln. Wie bei Brambilla (2021b, S. 85) gezeigt, geht es darum, das Forschungshandeln selbst als eine „political and performative method” zu verstehen, die Einsichten in die Komplexität und Umkämpftheit von ‚borderscapes‘ erlaubt, mit dem Anliegen, darüber Unsichtbares sichtbar und/oder unterdrückte Existenzen zu Grenzgestalter*innen zu machen. Dieses engagierte Anliegen, das zugleich die Grenzforscher*innen zu ‚Landschaftsgestalter*innen‘ macht, ist vom Ansatz „Border as Method“ (Mezzadra und Neilson, 2013) inspiriert, dem es um das Wissen über die (vergrenzte) Welt und ihre (Mit-) Gestaltung gleichermaßen geht. „It is above all a question of politics, about the kinds of social worlds and subjectivities produced at the border and the ways that thought and knowledge can intervene in these processes of production. To put this differently, we can say that method for us is as much about acting on the world as it is about knowing it.” (Mezzadra und Neilson, 2013, S. 17)

Die Mehrdeutigkeiten des Ansatzes ‚borderscapes‘ wurden hier über analytische Unterscheidungen systematisiert und damit für die interdisziplinäre Selbstverständigung diskussionsfähig gemacht, die theoretische-konzeptionelle Weiterentwicklungen anstoßen soll.

6. Fazit

Der Beitrag hat das in der Grenzforschung am weitesten verbreitete Verständnis von ‚borderscapes‘ herausgearbeitet und den teilweise unterbestimmten sowie variabel interpretierten Ansatz in seinen Grundzügen wiedergegeben. Dafür wurde ‚borderscapes‘ als relationale, diffundierte, episodische, perspektivische und umkämpfte Formation systematisiert und mögliche Anwendungen vorgestellt. Der Ansatz verortet die Grenze in einer Vielzahl gesellschaftlicher Prozesse, die wandelbar und gestaltbar sind, sich transskalar und in umkämpfter Weise aufeinander beziehen und in ihrem komplexen Zusammenspiel Effekte der Einsetzung oder (De-)Stabilisierung von Grenzen hervorbringen. ‚Borderscapes‘ überführt Grenzen also in die diffundierten Landschaften ihrer multiplen Wirksamkeiten und Aushandlungen, die durchaus an ‚territorialen Rändern‘ stattfinden, aber von diesen konzeptionell emanzipiert sind. Damit macht der Ansatz ein analytisches Angebot, das der „territorial trap“ (Agnew, 1994) entkommt, für die Komplexität von Grenze sensibilisiert und diese als Ressource betrachtet. Denn es zählt auch zu den Leistungen von ‚borderscapes‘ die in Grenz(de)stabilisierungen wirksamen Akteure, Praktiken, Diskurse usw. als relationale Formation zu konzipieren, womit Erfahrungen, Repräsentationen, Narrative, Korporealitäten u.v.m. in einen gemeinsamen und komplexen Betrachtungszusammenhang gelangen. Die ihn kennzeichnende Relationalität verbindet die symbolische mit der materiellen Dimension und schließt so die sog. „metaphorical-material border gap“ (Brambilla, 2021b, S. 86). Ferner ermöglichen die Verweisungszusammenhänge ‚borderscapes‘ über die (kritische) Analyse zu komplexifizieren und damit ein differenziertes Bild der Grenze zu zeichnen sowie Möglichkeitsräume der Grenze zu erschließen.

Neben diesen Leistungen wurden auch Probleme und Mehrdeutigkeiten des Ansatzes benannt, welche die interdisziplinäre Selbstverständigung innerhalb der Grenzforschung erschweren. Mit Blick auf ‚borderscapes‘ als Untersuchungsgegenstand bleibt die nicht hinreichend geklärte Frage, was die möglicherweise berücksichtigten Konstituenten dazu qualifiziert, Teil der machtvollen Formation zu sein und in der Konsequenz zum Gegenstand der Analyse zu werden. Dafür stehen konzeptionelle und vor allem auch sozialtheoretische Überlegungen aus, die skalares Denken überwinden und das Verhältnis zwischen materiellen und immateriellen bzw. belebten und unbelebten Konstituenten in ihrem komplexen Zusammenspiel berücksichtigen. Der gemachte Vorschlag, die Konstruktion von ‚borderscapes‘ über die Relevant-Machung bzw. Relevant-Werdung der Grenze an der Empirie zu orientieren, kann dieses Desiderat aufarbeiten und verweist zugleich auf das Potential, den Ansatz als Method(ologi)e zu praktizieren: „Rather than a as a concrete empirical category, the concept of borderscapes is better used as a way of approaching bordering processes […] wherever a specific border has impacts, is represented, negotiated or displaced.” (Laine, 2017, S. 13) Diese Sichtweise, welche die Frage nach Untersuchungsgegenstand und Method(ologi)e miteinander zu verschränken versucht, knüpft an die herausgearbeiteten Verständnisse von ‚borderscaping‘ als Methode der Gegenstandskonstruktion bzw. der engagierten Grenzforschung an.

Neben einer kritischen Wissensproduktion zielt der Ansatz vor allem darauf ab, die Komplexität von Grenzen angemessen zu berücksichtigen und zu verstehen. ‚Borderscapes‘ ist dafür zweifelsohne ein geeignetes Instrument: „[The] borderscapes approach […] represents a highly promising tool for ‘re-assembling’ border complexity.” (Scott, 2020b, S. 10); oder: „[T]he borderscape notion offers tools to enhance our understanding of complex bordering, ordering and othering processes.” (Brambilla, 2021a, S. 15) Allerdings ist in der Forschungspraxis und der konzeptionellen Debatte um ‚borderscapes‘ zu beobachten, dass die (erzielten) Aussagen zur Komplexität von Grenzen oft zu kurz greifen. Viele Arbeiten erschöpfen sich darin, möglichst viele Konstituenten von ‚borderscapes‘ zu erfassen und diese dann mehr oder weniger isoliert voneinander zu untersuchen. Vernachlässigt werden dabei die zahlreichen Verweisungszusammenhänge, die nicht nur für das Zusammenspiel der Konstituenten von ‚borderscapes‘ stehen, sondern die Grenze erst zu einem komplexen Gegenstand machen. Denn die emergenten Effekte der Einsetzung oder (De-)Stabilisierung von Grenzen, die von ‚borderscapes‘ ausgehen, sind nicht auf die Konstituenten der relationalen Formation zurückzuführen, sondern auf ihr komplexes Zusammenspiel, das performativ wirkt. Diese zentrale Charakteristik von ‚borderscapes‘ macht der Philosoph und Komplexitätsforscher Paul Cillier (2016, S. 142) deutlich, wenn er komplexe Systeme erklärt: „Complex systems display behavior that results from the interaction between components and not from characteristics inherent to the components themselves. This is sometimes called emergence.” Dieses Verständnis von Komplexität, auf dem der Bordertextures-Ansatz aufbaut (Wille et al., i.E.), fokussiert auf die wechselseitigen Verweisungszusammenhänge, welche erst die Fragen nach den Funktionsweisen von ‚borderscapes‘ und damit nach den performativen Logiken von Grenz(de)stabilisierungen zu formulieren erlauben. Vor diesem Hintergrund wird abschließend auf die in der ‚borderscapes‘-Forschung (und darüber hinaus) nicht selten anzutreffende Verwechslung von Komplexität mit Multiplizität aufmerksam gemacht. Die Multiplizität der Grenze, mit der i.d.R. die Vielzahl der relevanten Akteure, Praktiken und Diskurse in ‚borderscapes‘ (oder andernorts die Vielzahl der Dimensionen der Grenze) thematisiert wird, leistet es (noch) nicht, die Komplexität der Grenze zu erfassen oder sogar zu verstehen. Dafür gilt es vielmehr, sich den Prozessen zwischen den relevanten Akteuren, Praktiken, Diskursen (oder Dimensionen) zuzuwenden, die in ihrem Zusammenspiel als Grenz(de)stabilisierungen wirksam werden und über ihre wechselseitigen Verweisungszusammenhänge erschlossen werden können.

 

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influences disciplinaires, théoriques at personnels

Christian Wille est Senior Researcher à l’Université du Luxembourg et directeur du centre d’expertise interdisciplinaire « UniGR-Center for Border Studies ». Il enseigne les Cultural Border Studies, travaille sur les Border Complexities, est membre fondateur des groupes de travail « Cultural Border Studies », « Bordertextures », « LABOR SwissLux – Labour across Borders » et coéditeur de la série « Border Studies: Cultures, Spaces, Orders » (Nomos). Après ses études de communication interculturelles et d’études culturelles françaises à l’Université de la Sarre, un double doctorat en Sarre et au Luxembourg avec une recherche en géographie sociale, il a travaillé pour l’Université de Lorraine, l’Université Technique Kaiserslautern et l’Observatoire interrégional du marché de l’emploi de la Grande Région. www.wille.lu

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