En quoi les espaces frontaliers sont-ils des espaces à la marge ? Ce chapitre insiste sur la relativité de l’identité marginale des frontières en fonction des échelles spatiales et temporelles considérées. La relation ambiguë entre marge et frontière est d’abord abordée à travers différents cas emblématiques en France et en Europe. Le changement d’échelle s’impose alors pour envisager la nature de la marge, ce qui est effectué ensuite à travers une approche multiscalaire des espaces frontaliers, entre l’UE dans son ensemble et les espaces transfrontaliers situés au nord-est de la France. Ces éléments permettront de revenir sur une définition de la marge en conclusion.
En tant qu‘élément central du livre se pose la question de quelle façon les espaces peuvent être décrits et empiriquement étudiés dans les ou en tant que rapports transfrontaliers. Pour ce faire, l‘auteur se penche sur le phénomène des frontaliers dans la Grande Région SaarLorLux, dans la mesure où sa structure circulaire de mobilité et son ancrage multi-local peuvent être considérés comme exemplaires pour les réalités de vie transfrontalières. L‘ouvrage se base sur l‘hypothèse que les espaces ne sont pas préexistants, mais que des rapports spatiaux subjectivement significatifs se créent à travers des activités transfrontalières. La notion d‘espace sert ainsi de mode descriptif pour les rapports spatiaux significatifs réalisés au travers des pratiques des frontaliers, qui sont opérationnalisés et empiriquement étudiés au moyen de questionnements partiels socioculturels.
Dans ce livre, des expertes geo-politiques de différents pays donnent des informations importantes sur les paysages frontaliers et permet ainsi d'approfondir notre compréhension de certains aspects des paysages culturels. La frontière politique représente une limite spatiale de l’organisation politique des territoires. Mais la manière dont ces frontières sont utilisées et perçues peuvent avoir un effet sur le paysage.
La tentation d'abolir les frontières correspond à la volonté de tuer un mythe, mais elle néglige le fait que la frontière, avec ses quatre fonctions de traduction, de régulation, de différenciation et de relation, est une notion constitutive du vivant en société. La redécouverte, par le Brésil, de ses frontières terrestres, comme les problèmes qui se posent à propos de cette question dans les États de l'ancienne Europe de l'Est, montre que la fonction de relation ne peut s'exercer de façon active, stable et non conflictuelle que si les autres fonctions sont remplies. La frontière est la mesure du pluralisme contre les dangers du chaos ; elle sert tout autant à « dire » l'ordre que le désordre.
Cette étude permet d’analyser les conséquences (pour le citoyen) de la mise en place d’un espace qui soit véritablement transfrontalier en ce qui concerne l’accès aux maternités. Elle souligne aussi l’importance de la coopération sanitaire dans la Grande Région afin d’éviter des zones de fragilité. Les exemples étudiés dans l’espace de cette région, permettent d’apporter une matière utile aux décideurs politique en matière de l’aménagement du territoire. L’analyse souligne l’importance d’une coopération sanitaire qui repose sur une collaboration à différents niveaux : administratif, économique, technique mais aussi culturel afin de déterminer la faisabilité d’une telle démarche.
L’article présente les stratégies de développement mises en place fin des années 90 par les agglomérations urbaines lorraines situées à la frontière franco-luxembourgeoise. Nées à l’âge d’or de l’industrie extractive et de la sidérurgie, ces villes ont dû faire face à une situation économique et sociale difficile dans les années qui ont suivi les Trente Glorieuses. De nouvelles voies de développement se sont offertes à elles grâce à la politique régionale de l’UE favorable aux coopérations transfrontalières. Les recherches présentées ont porté sur l’apport de ces nouvelles politiques pour améliorer les conditions de vie des populations frontalières, mais aussi sur leurs limites et leurs perspectives d’évolution.
Cet ouvrage collectif est issu du colloque « Représentations du transfrontalier » (16 et 17 septembre 2010 à l’Institut universitaire de Technologie de Mulhouse, Université de Haute-Alsace). Il contient des analyses sur les pratiques, les identités, les gouvernances, et les politiques dans des espaces transfrontaliers comme la Grande Région, l’espace PAMINA, la région franco-genevoise, la région frontalière France-Espagne, mais aussi des territoires français limitrophes d’autres comme le Brésil, et l’Afrique. Les 20 contributions associent politistes, historiens, géographes, chercheurs en sciences de l’information, sociologues, linguistes.
Dans cette étude scientifique les auteurs mènent une approche comparative des espaces frontaliers du territoire français. Les défis d’ordre méthodologique et technique qu’apporte une tel analyse sont énumérés. La troisième partie porte sur les intérêts d’une approche quantifiée à moyenne échelle. Un grand nombre de carte et de représentations graphiques est présenté. Au final, une typologie des espaces frontaliers est proposée.
Les contributions présentées dans ce recueil se consacrent aux conditions et aux obstacles de la circulation transfrontalière de l’information. A cet effet, la question est aussi posée de savoir pourquoi la création d’un média européen constitue une tâche difficile. Les recherches touchent, à cet effet, principalement la Grande Région. Il est évident que la production de médias est toujours fortement empreinte d’un caractère national. Il s’agit avant tout du concept de « champ journalistique » (Bourdieu) auquel l’on fait appel pour contribuer à une compréhension plus élargie des phénomènes médiatiques européens.