Les frontières introduisent une division dans le monde. Selon l’auteur, cette définition a quatre conséquences pour une théorie des frontières : (1) la frontière se trouve au milieu (entre deux zones), (2) la frontière est en mouvement, (3) la frontière constitue un processus de circulation, (4) la frontière ne peut être réduite à l’espace. Au vu de ces quatre conséquences, il expose une méthodologie, ou, pour reprendre son expression, une « limologie critique ».
Border as Method affirme que la mondialisation contemporaine n’a pas contribué à la diminution des frontières, mais bien à leur prolifération, liant cette prolifération des frontières à l’intensification de la compétition sur le marché du travail mondial. En se concentrant sur les luttes frontalières à diverses échelles géographiques et en combinant la théorie avec plusieurs études de cas tirés des quatre coins du monde, les auteurs abordent les frontières non seulement comme un objet de recherche, mais aussi comme un cadre épistémique, ce qui donne de nouvelles perspectives sur les pratiques de création et de maintien des frontières en tant qu’instrument essentiel pour la production de la main d'œuvre comme une marchandise.