borderscape

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Résumé

Le rôle symbolique des frontières nationales dans la régionalisation transfrontalière est largement méconnu. Afin d'élargir notre compréhension de la puissance créatrice de sens des frontières, ce travail se penche sur la question de savoir ce qui se passe lorsqu'une frontière ne semble pas faire l'objet d'une stratégie de symbolisation. L'exemple du Grand Genève semble particulièrement parlant, puisque cette coopération transfrontalière tente de créer une agglomération urbaine intégrée qui se caractérise par le 'gommage' de la frontière franco-suisse. Étant donné l'absence de symbolisation, la frontière est plutôt recodée comme une 'obsolescence planifiée' par son invisibilisation dans l'aménagement frontalier genevois. Cependant, le projet de coopération est affecté par la disharmonie entre ce recodage par les protagonistes de la coopération transfrontalière et les représentations courantes de la population. Dans la mesure où les frontières ont un fort pouvoir symbolique destiné à susciter l'émotion et l'empathie, leur capacité à donner du sens est au cœur de la politique symbolique, tant pour les partisans de l'ouverture des frontières et de la coopération transfrontalière que pour les forces réactionnaires qui défendent les intérêts nationaux et l'incertitude ontologique.

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Chiara Brambilla considère la capitalisme globalisé en tant que projet fondamentalement géographique, dans la mesure où il est fondé sur le rapport entre État, territoire et capital, eux-mêmes en lien étroit avec des concepts géographiques tels que frontière et paysage. Le paysage inégalement développé qui en résulte constitue la base du capitalisme contemporain. Pour Chiara Brambilla, il est nécessaire de proposer de nouveaux concepts pour les concepts-clés géographiques plutôt classiques et statiques tels que ‚paysage‘ et ‚frontière‘ si l‘on souhaite créer une vision alternative (géo)politique au capitalisme. C‘est pourquoi elle propose le concept de borderscape qui fait référence au caractère processuel des paysages frontaliers et l‘utilise en s‘inspirant de Mezzadra et de Neilson (2013) comme méthode pour une opposition géographique contre le capitalisme.