L’ouvrage adopte une perspective pratique théorique. On estime que les « espaces et identités résultent de pratiques sociales » (p. 9). En s’appuyant sur différentes recherches, l’on arrive à une reconstruction des pratiques médiatiques, institutionnelles et celles de la culture quotidienne dans la Grande Région. Le Luxembourg et les régions voisines en Belgique, en Allemagne, en France forment le contexte de recherche empirique de chaque article. D’un point de vue analytique, l’on différencie trois « pratiques des frontières » étroitement liées (1) l’application des frontières comme différenciation ou autorégulation ou régulation de ce qui est étranger vers l’extérieur ; (2) le franchissement des frontières en tant qu’acte affirmatif et/ou subversif avec un potentiel de transformation et (3) l’élargissement des frontières en tant qu’élément au milieu de relations variées et de recoupement (P. 10).
Cet article examine la possibilité d’élaborer une théorie de la frontière qui puisse inclure les différents types de frontières et les expériences des frontières. David NEWMAN renvoie à ses travaux précédents dans lesquels il souligne la nécessité d’un vocabulaire commun entre les différentes disciplines qui veulent apporter du changement au phénomène des frontières et ce, afin de créer un ensemble de concepts et de cadres théoriques commun. A la suite d’une série d’informations sur les frontières sous forme d’institutions et sur le processus frontalier, un programme de recherche pour l’étude des frontières est débattu.
Le Nijmegen Center for Border Research (NCBR) est un institut de recherche basé à Radboud University à Nijmegen (Pays-Bas). La recherche en cours concerne les frontières, les identités et la coopération et l’interaction transfrontalière.
La MOT a comme objectif des faciliter la réalisation de projets transfrontaliers. Le positionnement de la MOT comme un réseau qui est soutenue au niveau national et qui regroupe également les acteurs des territoires frontaliers, lui permet de veiller à un dialogue structuré entre les autorités (nationales et européennes), ainsi que les acteurs locaux et régionaux.
Ce numéro spécial est dédié aux frontières nationales. Il traite le développement des régions transfrontalières en focalisant sur différentes formes de mobilité. Quatre grands thèmes de l'étude des frontières sont concernés: la mobilité quotidienne transfrontalière, la gestion des flux transfrontaliers, la mobilité résidentielle transfrontalière et les conséquences de la création d'une frontière.
Ce chapitre interroge la nature marginale des espaces frontaliers. Le caractère marginal des espaces frontaliers est souvent évoqué dans les politiques publiques, mais il n’est que rarement aussi direct et équivoque. Même si ces espaces peuvent abriter des lieux de marginalisation (prostitution, concentration des trafics en tous genres, stationnement de réfugiés alors bloqués à la frontière), ces situations sont loin d’être généralisables. Il ne suffit donc pas pour les définir comme telle. La relation ambiguë entre frontière et marge est traitée à travers de différents cas emblématiques (en France et en Europe). Pour envisager la nature de la marge, une approche multiscalaire est proposée.
Ce recueil traite le thème de l’émergence des régions transfrontalières et ce qui les caractérise en prenant pour exemple la Grande Région SaarLorLux. Les pratiques d’acteurs institutionnels et d’habitant.e.s frontalier.e.s dans les domaines du marché de l’emploi, l’économie, la coopération politique, les médias, le quotidien et la culture sont analysés et débattus.
Cet ouvrage regroupe des travaux présentés aux Ateliers de recherche transfrontalière 2008-2009, organisés par la Maison des sciences de l’Homme de Lorraine en collaboration avec l’Université de Luxembourg . Des chercheurs de différentes disciplines comme les sciences politiques, les sciences de l’information et de la communication, de histoire, de la géographie et de la sociologie se sont rencontrés afin de s’échanger sur les approches diverses sur l’objet frontière. Les questionnements qui ont constitués le fondement des recherches empiriques portaient sur les permanences, les persistances, et les traces de frontières ; les représentations des territoires et des frontières ; la dynamique des échanges transculturels et transfrontaliers. Les trois objets principaux des recherches sont (1) les bassins de visite frontaliers (dispositif politiques et perceptions sociales), (2) la construction médiatique et les pratiques d’information à l’échelle de la Grande Région, (3) l’effet des événements culturels sur les représentations transfrontalières. Les sources mobilisées sont : des biographies, des questionnaires, des entretiens et des analyses de discours.
Les trois agglomérations transfrontaliers Pôle Européen de Développement de Longwy (PED), l’agglomération franco-valdo-genevoise, et la plate-forme transfrontalière franco-belge – Flandre-Dunkerque – Côte d’Opale sont analysé à l’aide d’une étude comparative nationale afin de montrer les enjeux spécifiques de ces espaces. Des cartes thématiques sur trois grandes thématiques sont élaborées dans le but de synthétiser des indicateurs pertinents : les dynamiques transfrontalières, les différentiels et les complémentarités, et la dimension métropolitaine.
L’auteur explore la question si la migration journalière intensive peut effectivement – tel qu’il est souvent proclamé dans les discours publiques – être considérée comme le signe d’une intégration accrue, ou si elle indique plutôt l’existence d’inégalités socioéconomiques permanentes entre les sous-régions. Pour ce faire, il établit un comparatif entre les visions politiques et les réalités empiriques. Dans le bilan « marché de l’emploi transfrontalier, entre droit et réalité », Christian WILLE souligne la configuration asymétrique de l’emploi. Celle-ci est, d’un côté, mise sur le compte du développement du secteur des services et la position centrale du travail transfrontalier qui lui est liée. D’un autre côté, elle montre comment les régions du nord de la France sont toujours affectées par le changement structurel. Dès lors, il convient de parler d’un décalage régional de l’emploi. Ce caractère hétérogène des conditions générales socio-économiques doit néanmoins être reconnu comme un moteur de l’emploi transfrontalier.