Lille, Strasbourg ou Basel sont des villes puissantes à proximité de frontières nationales. Alimentée par des fonctions économiques, politiques, symboliques, leur influence crée des régions qui sont à la fois métropolitaines et transfrontalières. Grâce à des entretiens, des productions cartographiques et des analyses de textes, cette thèse étudie la région métropolitaine transfrontalière dans sa construction. Elle apparaît comme un processus où les acteurs locaux doivent se mobiliser en commun et avec l’Union Européenne pour négocier avec les États. Cette recomposition scalaire européenne génère des espaces en tension où l’agglomération transfrontalière s’insère dans d’autres régions plus vastes.
Depuis 2007, le projet de l’Agglomération tri-nationale de Bâle permet la coordination et la réalisation de mesures concrètes sur l’ensemble du territoire de l’agglomération. Ces mesures répondent à l’objectif d’articuler la préservation des paysages, l’encadrement de l’urbanisation et le déploiement des transports publics dans le territoire de l’agglomération. Le projet est piloté par l’association tri-nationale Agglo Basel dont fait partie l’ensemble des collectivités territoriales composant l’agglomération. Le projet global est conçu pour assurer que les investissements en infrastructures soient concertés et équilibrés entre les trois versants nationaux de l’agglomération.
L’article présente les stratégies de développement mises en place fin des années 90 par les agglomérations urbaines lorraines situées à la frontière franco-luxembourgeoise. Nées à l’âge d’or de l’industrie extractive et de la sidérurgie, ces villes ont dû faire face à une situation économique et sociale difficile dans les années qui ont suivi les Trente Glorieuses. De nouvelles voies de développement se sont offertes à elles grâce à la politique régionale de l’UE favorable aux coopérations transfrontalières. Les recherches présentées ont porté sur l’apport de ces nouvelles politiques pour améliorer les conditions de vie des populations frontalières, mais aussi sur leurs limites et leurs perspectives d’évolution.
Cet ouvrage collectif est issu du colloque « Représentations du transfrontalier » (16 et 17 septembre 2010 à l’Institut universitaire de Technologie de Mulhouse, Université de Haute-Alsace). Il contient des analyses sur les pratiques, les identités, les gouvernances, et les politiques dans des espaces transfrontaliers comme la Grande Région, l’espace PAMINA, la région franco-genevoise, la région frontalière France-Espagne, mais aussi des territoires français limitrophes d’autres comme le Brésil, et l’Afrique. Les 20 contributions associent politistes, historiens, géographes, chercheurs en sciences de l’information, sociologues, linguistes.
Compte tenu de la Convention de Schengen, les contrôles aux frontières intérieures de l’UE ont, en grande partie, été abolies. Trente ans après la signature de la convention, l’Europe fait face à la « crise des réfugiés » (EC 2016). À la suite d’événements récents tels que les attaques terroristes à Paris et à Bruxelles, certains pays ont décidé de rétablir les contrôles aux frontières. Quels impacts exerce la réintroduction de ces contrôles aux frontières d’un point de vue territorial ? Pour répondre à cette question, les auteur.e.s proposent une synthèse de documentation sur les outils théoriques pour l'analyse de la réintroduction des contrôles aux frontières et pour lier ces derniers à une série de résultats empiriques. L’accent est mis sur la Grande Région, une région transfrontalière où les flux fonctionnels sont importants.
Dans cet ouvrage, la question du travail frontalier est traitée sous différents angles disciplinaires et méthodologiques, afin de faire un bilan des connaissances sur le sujet et d’analyser les enjeux et les perspectives de cette forme d’activité. La première partie décrit le travail frontalier dans ses configurations, ses évolutions et ses dimensions. Pratiques linguistiques, déplacements, profils des frontaliers sont abordés pour mieux les comparer au travail frontalier existant dans d’autres espaces (seconde partie de l’ouvrage), notamment le Rhin Supérieur et le canton de Genève. Plus analytique, la troisième partie porte sur les effets du travail frontalier en matière de dynamique de développement économique, d’urbanisation, d’espace de vie ou encore de gouvernance. Enfin, la quatrième et dernière partie aborde la question de la construction sociale du statut du travailleur frontalier (règles, conventions, représentation sociopolitique, etc.).