La dissertation analyse l’influence de deux politiques de l’UE, la Coopération Territoriale Européenne (CTE) et les Réseaux Transeuropéens de Transport (RTE-T) sensées servir le développement du transport transfrontalier à l’intérieur de l’UE. Elle montre que les deux politiques de l’UE soutiennent le transport transfrontalier à différents niveaux. Les deux politiques doivent être plus étroitement liées afin de se compléter réciproquement de façon optimale. Ces dernières influencent les documents politiques et planificateurs de différentes échelles administratives nationales ainsi que leur application pratique de façon différenciée. La mise en œuvre définitive des objectifs politiques de l’UE et de l’initiative en matière de transport transfrontalier dépend fortement des situations initiales des États membres.
Les frontières introduisent une division dans le monde. Selon l’auteur, cette définition a quatre conséquences pour une théorie des frontières : (1) la frontière se trouve au milieu (entre deux zones), (2) la frontière est en mouvement, (3) la frontière constitue un processus de circulation, (4) la frontière ne peut être réduite à l’espace. Au vu de ces quatre conséquences, il expose une méthodologie, ou, pour reprendre son expression, une « limologie critique ».
Dans un livre collectif sur les services d’intérêt général en Europe, ce chapitre part du concept français de « service public » et des considérations liées d’équité spatiale pour donner un diagnostic de l’accessibilité aux maternités dans la Grande Région. Les représentations données se distinguent des approches anglo-saxonnes de l’impact territorial des services d’intérêt général, en mettant au centre une approche sociale. Le terrain d’étude de la Grande Région donne à voir l’hétérogénéité des problématiques d’accessibilité entre région voisines.
Les espaces frontaliers sont souvent présentés comme les « laboratoires de l’intégration européenne ». Au-delà des discours et des symboles, quelle signification peut recouvrir la notion de région transfrontalière ? En définissant la région comme une construction identitaire, territoriale et institutionnelle se perpétuant dans le temps, cet ouvrage identifie et questionne les spécificités de ce processus dans le contexte transfrontalier. Cette étude est étayée par une analyse du discours, une opérationnalisation des concepts de territorialité transfrontalière et d’institution suprarégionale. L’instrument juridique européen GECT (Groupement européen de coopération territoriale) offrant un cadre légal à la coopération est analysé en détail.
Compte tenu de la Convention de Schengen, les contrôles aux frontières intérieures de l’UE ont, en grande partie, été abolies. Trente ans après la signature de la convention, l’Europe fait face à la « crise des réfugiés » (EC 2016). À la suite d’événements récents tels que les attaques terroristes à Paris et à Bruxelles, certains pays ont décidé de rétablir les contrôles aux frontières. Quels impacts exerce la réintroduction de ces contrôles aux frontières d’un point de vue territorial ? Pour répondre à cette question, les auteur.e.s proposent une synthèse de documentation sur les outils théoriques pour l'analyse de la réintroduction des contrôles aux frontières et pour lier ces derniers à une série de résultats empiriques. L’accent est mis sur la Grande Région, une région transfrontalière où les flux fonctionnels sont importants.
La première partie (Partie I) se consacre aux aspects conceptuels des études sur les frontières (« Border Studies »). La géopolitique est élaborée dans la partie II. La partie III traite de l’application de la loi aux frontières au 21e siècle. Partie IV se consacre aux mécanismes d’exclusion et d’inclusion qu’implique le traçage de frontières. La partie suivante (partie V) se dédie au rôle des frontières dans la vie de tous les jours. L’hypothèse d’un monde sans frontières est remise en question. Les deux parties suivantes intitulées Crossing Borders (VI) et Creating Neighbourhoods (VII) s’intéressent aux régions (trans)frontalières (« borderlands ») et aux processus transfrontaliers. La dernière partie (Partie VIII) traite des interactions avec la nature et l’environnement à la frontière.
Un modèle d’analyse pluridimensionnel est développé dans le but d’analyser l’importance des frontières nationales pour les identités spatiales. En prenant pour exemple la Grande Région SaarLorLux, il sera question d’analyser la représentation de l’espace et l’organisation des pratiques de vie quotidienne des habitants de la région, ainsi que les projections spatiales dans les discours politiques. Il en ressort que les frontières nationales jouent un rôle important dans les processus de projection et d’appropriation identitaire des habitant.e.s en dépit des imbrications transfrontalières. Cependant, elles ne sont pas considérées comme des catégories rigides.
L’ouvrage adopte une perspective pratique théorique. On estime que les « espaces et identités résultent de pratiques sociales » (p. 9). En s’appuyant sur différentes recherches, l’on arrive à une reconstruction des pratiques médiatiques, institutionnelles et celles de la culture quotidienne dans la Grande Région. Le Luxembourg et les régions voisines en Belgique, en Allemagne, en France forment le contexte de recherche empirique de chaque article. D’un point de vue analytique, l’on différencie trois « pratiques des frontières » étroitement liées (1) l’application des frontières comme différenciation ou autorégulation ou régulation de ce qui est étranger vers l’extérieur ; (2) le franchissement des frontières en tant qu’acte affirmatif et/ou subversif avec un potentiel de transformation et (3) l’élargissement des frontières en tant qu’élément au milieu de relations variées et de recoupement (P. 10).
Au cours des années précédentes, le nombre de luxembourgeois qui ont transféré leur domicile dans l’espace frontalier allemand a considérablement augmenté. En se basant sur différentes études qui se penchent sur cette évolution, cet article démontre que les pratiques transfrontalières ont contribué à une relativisation des frontières nationales, mais que ces dernières persistent aux travers de nouvelles démarcations, comme, p. ex., la différenciation spatiale et des démarcations sociales.